L’AED débloque un million d’euros pour l’Ukraine

"Ce que nous voulions tous éviter est arrivé : l’Ukraine est en état de guerre. Nous soutenons l’Église en Ukraine depuis 70 ans et nous ne l’abandonnerons pas en cette période si critique et difficile", a déclaré ce jeudi 24 février Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l'AED international. L’ONG a annoncé avoir débloqué un million d’euros d’aide d’urgence pour soutenir les actions de l’Église sur place, au chevet de la population souffrante, alors que le gouvernement russe a officiellement ordonné le déploiement des forces russes dans les régions de Louhansk et de Donetsk, et que le président ukrainien Zelensky a annoncé que la loi martiale était imposée dans tout le pays.

"L’aide d’urgence que nous apportons à la population est essentielle, tant sur le plan matériel que sur le plan psychologique", a réagi Benoît de Blanpré, le directeur de l’AED en France. "L’Église en Ukraine sait combien nous sommes proches de ceux qui souffrent. Dès 1953, nous soutenions les catholiques ukrainiens en exil persécutés par Staline. Aujourd’hui, nous ferons tout notre possible pour les aider dans cette nouvelle épreuve. D’ores et déjà, je remercie tous ceux qui pourront contribuer financièrement à cette aide, et aussi prier, tant la prière est essentielle pour obtenir la Paix."

Interdite sur ordre de Staline, l’Église gréco-catholique ukrainienne a vécu une véritable résurrection à partir de 1989. Alors que toutes ses structures avaient été démantelées, elle compte aujourd’hui près de 4 879 prêtres et religieux et les 1 350 religieuses pour cinq millions de fidèles. Une église très jeune pour laquelle l’AED s’est considérablement investie depuis 70 ans, et aujourd’hui encore, plus que jamais. Ainsi l’AED fournira une aide d’urgence aux quatre exarchats gréco-catholiques et aux deux diocèses latins d’Ukraine orientale, couvrant Kharkiv, Zaporizhya, Donetsk, Odesa et Krym.

Grâce à cette aide d’urgence, l’AED va notamment soutenir les 57 prêtres et les 54 religieux et religieuses qui travaillent dans ce diocèse de Kharkiv afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins quotidiens (nourriture, eau, gaz, électricité) et aider ceux qui n’ont plus rien. "La situation s’aggrave un peu plus chaque jour. Nous vivons dans l’incertitude permanente. Les prix augmentent, surtout pour les produits de première nécessité. La situation dans le diocèse est très difficile. Ceux qui restent viennent demander de l’aide aux prêtres et aux sœurs", a ainsi confié Mgr Pavlo Honcharuk, l’évêque de Kharkiv. À l’ouest du pays, Mgr Mokrzycki, métropolite et archevêque catholique romain de Lviv, a raconté à l’AED : "Nous sommes prêts à accueillir les gens dans les églises, à leur fournir de la nourriture et de l’eau. Nous avons organisé des cours de premiers secours pour les prêtres, les religieux et les laïcs afin de pouvoir soigner les blessés en cas de besoin".