Haut lieu de pèlerinage des chrétiens, le Mont des Oliviers, qui appartient aux Églises chrétiennes, pourrait-il être prochainement nationalisé ? L'Autorité israélienne pour la Nature et les Parcs (INPA) avait fait part de sa volonté d’agrandir le parc national des murs de Jérusalem en incluant une large part du Mont des Oliviers. Un projet qui a suscité la colère et l’inquiétude des principales autorités chrétiennes à Jérusalem. "Il s’agit d’une mesure brutale qui constitue une attaque directe et préméditée contre les chrétiens de Terre Sainte, contre les Eglises et leurs vieux droits internationalement garantis dans la Ville Sainte", ont réagi le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, Théophilos III, le frère Francesco Patton, custode de Terre sainte et le patriarche arménien de Jérusalem, Nourhan Manougian, dans un courrier adressé le 18 février à la ministre israélienne de la protection de l’environnement, Tamar Zandberg.
Pas de décision sans dialogue et échange
L’Autorité israélienne de la nature et des parcs a finalement fait savoir ce lundi 21 février qu’elle allait temporiser sur ce plan controversé d’élargissement du parc national sur des terres propriétés de l’église à Jérusalem-Est. "L’INPA n’a pas pour l’instant l’intention de faire avancer ce projet dans les conseils de planification et le projet ne sera pas discuté sans dialogue et échange avec toutes les parties prenantes appropriées, y compris les organismes religieux locaux, concernant la meilleure voie à suivre pour préserver ce site unique", a annoncé l’organisme dans un communiqué.
Sous couvert de protection des espaces verts, le plan semble servir un programme idéologique qui nie le statut et les droits des chrétiens à Jérusalem.
Ce plan devait initialement être soumis à une approbation préliminaire le 2 mars. D’après Times of Israel, l’INPA avait déclaré que son projet visait à préserver les paysages historiques des sites concernés et qu’il ne nuirait pas aux propriétés des Églises qui seraient intégrées dans le parc national. Mais pour les Églises chrétiennes, l’intention est toute autre : "Sous couvert de protection des espaces verts, le plan semble servir un programme idéologique qui nie le statut et les droits des chrétiens à Jérusalem". Si le plan a été officiellement présenté par l’INPA, "il semble qu’il ait été proposé et qu’il soit orchestré, avancé et promu par des entités dont le seul but apparent est de confisquer et de nationaliser l’un des sites les plus sacrés pour le christianisme et d’en modifier la nature", dénoncent-elles.
Le Mont des Oliviers est l’un des sites les plus sacrés du christianisme. C’est par exemple au lieu même nommé Gethsémani, situé au Mont des Oliviers, que Jésus priera alors que ses plus fidèles disciples sont encore là. C'est ici que Judas le livrera à ses ennemis et qu’Il sera arrêté. À Gethsémani commence le long et douloureux chemin de la Passion.