1Le Pape à la TV ? Une perte du sens du sacré, estime Lucetta Scaraffia
Avons-nous vraiment besoin que le Pape soit un personnage médiatique à succès ? Lucetta Scaraffia, l’ancienne "féministe du Vatican", qui a fondé le mensuel féminin de L’Osservatore Romano, tacle la participation du pape François à l’émission "Che tempo che fa" sur la chaîne de télévision italienne Rai 3. Le chef de l’Église catholique devient, souligne-t-elle, "une célébrité comme tant d’autres" et même "un homme comme les autres". Dans le moment "si difficile" que nous vivons, estime l’historienne, nous n’avons pas besoin que l’Église se présente comme "une copie de la société" mais qu’elle "nous rende le rapport avec cette force mystérieuse qu’est le sacré". En d’autres termes, le sacré étant ce qui est "séparé", "si nous voulons élever le regard jusqu’aux étoiles, si nous voulons réveiller le désir de Dieu en nous", regarder le programme télévisé en question "ne sert pas à grand chose", conclut-elle.
2Le primat anglican considère les 70 ans de règne d'Élisabeth II comme un sacerdoce
"C'est sacerdotal… La langue, la structure, c'est très similaire à l'ordination d'un prêtre ou d'un évêque", affirme le primat anglican Justin Welby à propos du couronnement de la reine d’Angleterre, qui a célébré ses 70 ans de règne le 6 février. Au micro de la BBC, l’archevêque de Cantorbéry salue le courage d’Élisabeth II. "Le moment le plus clair pour moi, le sommet absolu, estime-t-il, c'est quand elle s’est assise seule aux funérailles de son mari… C'était du leadership, c'était faire ce qu'il fallait, c'était un devoir, c'était un exemple”. À 95 ans, affirme-t-il, la reine "prend ses fonctions au sérieux, mais elle ne se prend pas très au sérieux. Elle rit en privé, elle a un sens de l'humour absolument superbe".
3Le lien entre justice et miséricorde, dans le contexte de la crise des abus sexuels
"Que justice soit faite - comme pour tout crime - en premier lieu pour ceux qui ont été victime d’abus de toutes sortes", affirme Il Cattolico. Avant de continuer de manière plus critique : justice doit aussi être faite aux accusés, selon le principe de la présomption d’innocence. Chaque accusation doit faire l’objet d’un procès régulier, comme le soulignait le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Andrea Tornielli, à propos du rapport de Munich, rappelant qu’il ne s’agissait pas "d’une enquête judiciaire et encore moins d’une sentence définitive". Un jugement définitif doit s'accompagner d’une conclusion d’enquête, preuves à l’appui. Il en va de même pour les journalistes, qui ont droit à donner des informations sans omertà, mais qui se doivent de payer des dommages financièrement et pénalement en cas de fausses accusations. Le lien entre justice et miséricorde reste en suspend, constate l’auteur, la faute à une opposition polaire entre ces deux valeurs fondamentales ?
4Le gouvernement espagnol semble avoir surévalué les propriétés de l'Église
Des églises qui n'existent plus ou des locaux littéralement sous l’eau : ce sont quelques-uns des problèmes relevés dans la liste que le gouvernement espagnol a dressée des propriétés appartenant à l'Église dans le pays. Un certain nombre de sont notamment répertoriées dans la ville d'Arguesino, qui a été détruite dans les années 1960 pour faire place au réservoir d'Almendra. Aujourd'hui, ces territoires sont soit sous-marins, soit recouverts de structures en béton. Il existe des cas similaires dans les villes de Nagore et Granadilla. Selon l'hebdomadaire espagnol Alfa y Omega, ce ne sont que trois des 2575 édifices de la liste, qui compte aussi des doublons et des propriétés appartenant en fait à d'autres entités religieuses.
5L’engagement des Comboniens pour l'Amazonie au Brésil
Dans une interview publiée par Vatican News, le père Dario Bossi, coordinateur des Missionnaires Comboniens au Brésil, parle de la mission et de la trajectoire des religieux à l’occasion des 70 ans de leur présence dans le pays. Le père Bossi reconnaît qu'être missionnaire comporte "le risque d'une évangélisation qui impose les modèles et les catégories d'une Église coloniale". Cependant, il affirme que les Comboniens ont toujours essayé de "faire confiance aux forces et aux capacités du peuple de Dieu, afin qu’il soit lui-même protagoniste de sa propre histoire, de son organisation, de son parcours". Conseiller du Réseau ecclésial panamazonien, REPAM-Brésil, le père Bossi explique aussi que l'Amazonie est une priorité pour les Comboniens au Brésil, où ils animent des "écoles de mission et de vie".