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Un neuvième département ouvrira bientôt ses portes au cœur de l'un des plus grands musées du monde. Le Louvre accueillera, "à l'horizon 2024-2025", un département consacré exclusivement aux arts de Byzance et des chrétiens d'Orient a annoncé Laurence des Cars, présidente du musée, le 1er février lors de son discours prononcé à l’Élysée à l'occasion de la remise de la Légion d'honneur à Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, association engagée auprès des chrétiens d'Orient.
Dès mai 2021, la nouvelle Présidente s'était engagée à ouvrir ce département pour poursuivre le souhait lancé par Henri Loyrette, président du Louvre entre 2001 et 2013. Un projet qui dormait dans les tiroirs depuis l'élection de Jean-Luc Martinez en 2014. "C'est un projet ambitieux, attendu et nécessaire", a ainsi déclaré la présidente du musée du Louvre, soulignant la nécessité de mettre en lumière l'art des premiers chrétiens. À l'heure où les chrétiens d'Orient sont durement éprouvés par les conflits et la menace djihadiste, l'ouverture de ce nouveau département sonne comme une prise de conscience de protéger l'héritage de cette civilisation menacée.
Si les contours précis du projet n'ont pas été encore dévoilés, quelques informations laissent deviner la splendeur qu'offrira ce nouveau département qui sera situé dans l'aile Denon, à la jonction des salles des antiquités égyptiennes, grecques, étrusques et romaines et des arts de l’Islam. À commencer par les quelques objets d'art cités par la Présidente et actuellement dispersés dans le musée.
L'ivoire Barberini ou le triomphe d’un empereur chrétien
Parmi eux, l'ivoire Barberini (525 - 550), un feuillet de diptyque en ivoire d'une grande rareté réalisé à Constantinople, représentant le triomphe de l'empereur Anastase ou Justinien surmonté du Christ bénissant entouré de deux victoires ailées. À ses côtés viendra prendre place le vase d'Emèse, un magnifique vase liturgique en argent réalisé également à Constantinople au VIe siècle. Il représente, d'un côté, le Christ entouré des apôtres Paul et Pierre et de l'autre la Vierge Marie entourée de deux anges. Alors que le christianisme est devenu religion officielle de l’Empire romain à la fin du IVe siècle, l'influence gréco-romaine se fait encore ressentir dans ces productions artistiques comme en témoigne le geste de bénédiction à la grecque du Christ, le pouce et l’annulaire joints et les autres doigts tendus.
Les vestiges de l'église copte de Boauit intégreront également ce nouveau département, tout comme l'icône en lapis-lazuli du trésor de Saint-Denis. Retrouvée en ruines par les membres de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, les vestiges de l'église copte furent offerts au musée du Louvre en 1902. Sa présentation dans le musée permet d'imaginer l'apparence d’une église copte du VIe siècle. Plus tardive, l'icône en lapis-lazuli du XIIe siècle, saisie en 1793 dans le Trésor de la basilique Saint-Denis, éblouie par sa couleur bleue intense. Représentant la Vierge Marie d'un côté et le Christ de l'autre en relief, elle est incrustée de fils d'or, une technique rare dans l'art byzantin.