L’éditeur Michel Cool revient sur l’accueil cette semaine par le pape François des représentants des mouvements français d’Action catholique. Leur démarche, qui vise à relier sans cesse la foi à la vie, répond selon lui à la nécessité brûlante du discernement dans ses priorités.
À la fin de sa vie, saint Paul fait son examen de conscience. Toutes ses tribulations ont-elles détérioré sa confiance en Dieu ? Toute sa passion mise pour convaincre les mécréants ne s’est-elle pas édulcorée sur les murs de l’adversité et de l’indifférence ? Tout son talent mis au service de l’annonce de l’Évangile ne s’est-il pas tari en s’accoutumant à prêcher souvent dans le désert et en imputant ses échecs à la seule surdité du monde ? Au terme de son autocritique faite sous le regard décapant de son Créateur, Paul vérifie qu’il brûle toujours du même amour que celui qui l’a fait tomber de son cheval sur la route de Damas.
Sa foi est toujours une brûlure vivante : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi » écrit-il à un jeune ami appelé Timothée (2 Tm 4,7). Ne voyons aucun triomphalisme, ni aucune complaisance dans cette ultime confession de l’Apôtre. Voyons-y plutôt l’humble courage du témoin qui sait regarder sa vie en face et ne pas se mentir à soi-même ; voyons-y le témoignage éclairant de l’homme spirituel qui s’exerce à lire en lui les signes de la présence de l’Esprit.