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Frère Jean-Pierre, le dernier moine de Tibhirine, est mort

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Frère Jean-Pierre Schumacher.

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Agnès Pinard Legry - publié le 21/11/21
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Le dernier moine de Tibhirine, frère Jean-Pierre Schumacher, est décédé dimanche 21 novembre au monastère de Midelt (Maroc). Il avait 97 ans.

Depuis le décès de frère Amédée en 2008, il était le dernier survivant de la communauté de Tibhirine, décimée après l’enlèvement et l’assassinat de sept frères en 1996. Frère Jean-Pierre Schumacher est mort ce dimanche 21 novembre au monastère de Midelt (Maroc), à l’âge de 97 ans. Il sera inhumé mardi 23 novembre à Midelt. 

Né 1924 en Lorraine, il a été élevé dans une famille ouvrière catholique de six enfants. Formé par les prêtres maristes, il devient prêtre en 1953. Alors qu’il se trouve au monastère de Timadeuc en Bretagne, il est envoyé en renfort dans la communauté de Tibhirine (Algérie) en 1964, avec deux autres moines du monastère, à la demande expresse du cardinal Duval, alors archevêque d’Alger.

Une présence discrète et rayonnante

Avec l’indépendance du pays en 1962, la question de l’avenir du monastère s’était posé à plusieurs reprises. Et finalement, les moines de Tibhirine étaient restés. La présence des moines se faisait plus discrète. Frère Luc, médecin, dispense alors des soins auprès du voisinage tandis que frère Amédée, par exemple, donne des cours aux enfants. La communauté s’engage auprès des autorités à un devoir de réserve strict et à ne pas dépasser le nombre de douze moines. "Nous en sommes arrivés à nous définir comme “priants au milieu d’autres priants”. Venant de notre cloche ou du muezzin, les appels à la prière établissent entre nous une “saine émulation réciproque” ", peut-on lire dans un texte écrit par la communauté pour le Synode romain sur la vie consacrée de 1994. "On aurait plutôt le sentiment d’être “mieux compris” que ne le sont certains monastères dans leur environnement de vieille chrétienté".

Mais cette discrète et rayonnante communauté, très bien intégrée dans la population locale, est durement éprouvée par l’enlèvement de sept moines dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. L’annonce de leur exécution par un communiqué attribué au Groupe Islamique Armé (GIA), le 21 mai suivant, reste entourée de zones d’ombre. Deux frères de la communauté parvinrent à échapper à la rafle.

Quatre ans après le drame, frère Jean-Pierre s’installe définitivement à Midelt dans une petite communauté de moines trappistes de l’Ordre cistercien dans l’Atlas marocain, aux côtés de 8 frères. Le pape François l’avait rencontré lors de son voyage apostolique au Maroc les 30 et 31 mars 2019. Ses sept compagnons martyrs de Tibhirine ont été béatifiés le 8 décembre 2018 lors d’une messe célébrée au sanctuaire de Santa Cruz à Oran (Algérie).

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