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Le secret de Christine et Jean pour marcher ensemble vers le Christ

Christine et Jean Chassaigne.

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Mathilde de Robien - publié le 10/11/21
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Christine et Jean Chassaigne sont engagés au sein des Équipes Notre-Dame (END). Ils témoignent avec une grande sincérité de l’exigence que cela représente de vouloir progresser ensemble sur le chemin de la spiritualité conjugale mais aussi des bienfaits immenses que cela leur apporte.

Ils sont impatients. Christine et Jean participent pour la première fois au grand rassemblement national des Équipes Notre-Dame qui se tient à Lourdes du 11 au 13 novembre. Pour eux, c'est le point d’orgue de plus de trente années passées aux Équipes Notre-Dame, d’abord à Clermont-Ferrand puis à Pau. Une belle fidélité qui s’explique par leur volonté de progresser ensemble sur le chemin de la spiritualité conjugale. Un chemin dont ils ne cachent pas les difficultés, mais sur lequel les intuitions du père Henri Caffarel, le fondateur, sont pour Jean "comme des petits cailloux qui montrent la voie de la foi et de la sainteté".

Pour comprendre ce que sont ces petits cailloux, il faut remonter à 1938, date à laquelle sont lancées les Équipes Notre-Dame sous l’impulsion de quatre jeunes couples et de l’abbé Henri Caffarel. Ce dernier a à cœur d’accompagner les couples à "aller ensemble vers le Christ, l’un et l’autre, l’un avec l’autre, l’un par l’autre". Pour cela, il leur propose six points concrets d’effort : l'écoute de la Parole, l'oraison, la prière conjugale, le "devoir de s’asseoir" (temps privilégié où le couple s’arrête pour échanger, se confier, se redire son amour sous le regard du Seigneur), une règle de vie et une retraite annuelle. Autant de petits cailloux pour "vivre dans le mariage l’idéal évangélique que le Christ propose à tous ses disciples".

"On aurait sans doute été à la messe le dimanche, mais on ne serait pas allé plus loin."

Pour Christine et Jean, mariés depuis 40 ans, cela n’a pas toujours été évident. Avec deux filles (et aujourd’hui six petits-enfants) et des métiers prenants – elle est magistrat et lui avocat –, difficile de prier ensemble tous les jours, de demeurer fidèle au "devoir de s’asseoir" ou encore de préparer le thème des réunions mensuelles. Et pourtant, ils en reconnaissent les bienfaits. Leur motivation est simple, évidente : sans les END, ils ne feraient pas tout ça : "On aurait sans doute été à la messe le dimanche, mais on ne serait pas allé plus loin. La prière conjugale, on ne la ferait peut-être pas, et la lecture du jour, je ne la ferai sûrement pas !", confie Christine. "Et moi, une de mes règles de vie (effort qu’un membre des END se fixe pendant un mois, ndlr), c’est d’essayer de ne pas critiquer les gens. Si je n’avais pas les END, j’oublierai tout ça ! Je ne sais pas ce qu’aurait été notre couple sans les Équipes Notre-Dame", abonde Jean.

Désormais, ils connaissent quelques ficelles. Impossible de trouver un créneau dans l’agenda pour le "devoir de s’asseoir" ? Ils soufflent une bonne idée : fixer tous les mois le jour anniversaire de son mariage et en faire une priorité. Pas d’inspiration pour ce temps à deux ? Voici un canevas efficace : commencer par dire tous les "merci" que je dois donner à l’autre, puis les "s’il te plaît", et enfin les "pardon". Signe de la progression ? Quand le besoin exprimé dans le "s’il te plaît" passe dans la case "merci" le mois suivant !

Le soutien d’une équipe

Outre le fait de prier à deux, de progresser sur le chemin de la sainteté, d’approfondir sa foi, les trésors des END, c’est aussi l’équipe. Christine et Jean, restés plus de 28 ans au sein de la même équipe clermontoise, témoignent des "indestructibles liens d’amitié" qui se sont formés entre les couples. "On se porte les uns les autres, on se soutient quand certains vivent des épreuves", explique Christine. Une amitié basée sur la confiance. Lors des réunions, la confidentialité est de mise. Ce qui permet de confier des sujets intimes, douloureux. "Nous n’avons pu avoir que deux enfants, qui sont des merveilles, mais il y a eu des moments difficiles entre nous. Nous avons évoqué l’adoption mais nous n’étions pas d’accord. Aux END, on a pu parler, échanger, on s’est senti soutenu, par les autres mais aussi par le prêtre qui accompagne", se souvient Jean.

Faire partie d’une équipe Notre-Dame, c’est aussi côtoyer un prêtre, d’égal à égal. Il n’est pas là pour enseigner ni pour animer la réunion, mais pour partager au même titre que les couples et apporter un éclairage spirituel. "Durant toutes ces années, de nombreux prêtres nous ont accompagnés, et nous avons réalisé leurs difficultés, leur solitude. Nous essayons de nous faire plus proches d’eux, plus présents. Lors du grand rassemblement à Lourdes, nous nous sommes inscrits à un atelier sur le thème : comment accompagner davantage les prêtres", confie Christine. Des accompagnements à double sens, donc, dont bénéficient, en 2021, 74.000 couples et près de 10.000 accompagnateurs spirituels dans le monde.

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