Cela fait plus d’un an que des centaines de milliers de personnes sont dans l’attente de cette date : la canonisation de Charles de Foucauld. Une attente paisible et priante pour certains, une attente mâtinée d’impatience pour d’autres mais une attente qui prend vient de prendre fin. Charles de Foucauld et César de Bus seront canonisés le 15 mai 2022 à Rome ainsi que cinq autres saints (Lazare Devasahayam, Luigi Maria Palazzolo, Giustino Maria Russolillo, Maria Francesca di Gesù, Maria Domenica Mantovani). Il s'agira de la première célébration de canonisations par le pape François depuis le 13 octobre 2019. Elles concernaient le cardinal John Henry Newman (1801-1890) et quatre bienheureuses -Marguerite Bays, Dulce Lopes Pontes, Giuseppina Vannini et Marie Thérèse Chiramel Mankidiyan.
Les canonisations ne sont pas faites pour les saints mais pour nous.
Durant l’année 2020, pour la première fois depuis le début du pontificat du pape François, il n’y avait pas eu de canonisation célébrée à Rome. Le postulateur de la cause de Charles de Foucauld, le père Bernard Ardura, avait expliqué la décision du Vatican d’ajourner les célébrations. "Les canonisations ne sont pas faites pour les saints mais pour nous", expliquait le postulateur français. "C’est un événement de grande portée ecclésiale et c’est pour cette raison que la canonisation se fait en présence du peuple de Dieu", ajoutait-il. "S’il n’y a pas de fidèles, cela perd son sens".
Deux ans après l'annonce de sa canonisation
C’est le 27 mai 2020 que le pape François avait annoncé la prochaine canonisation de Charles de Foucauld, provoquant une véritable onde de joie. Il aura fallu presque 100 ans pour que son procès en béatification, entamé en 1926, aboutisse à sa canonisation. Après la reconnaissance d’un premier miracle en 2005 par Benoit XVI le faisant accéder au statut de bienheureux, le pape François a reconnu l’attribution au bienheureux Charles de Foucauld d’un deuxième miracle, ouvrant la voie à la canonisation prochaine du Français.
Beaucoup connaissent de lui sa très belle prière d’abandon, "Mon Père je m’abandonne à toi". Mais sa vie mérite elle aussi le détour par sa radicalité et son dépouillement. Ce Français, après avoir mené une carrière de militaire, marquée par une vie dissolue, a vécu ensuite une existence de foi et d’évangélisation par l’exemple au milieu des Touaregs dans le Sahara algérien au début du XXe siècle avant de mourir assassiné en 1916. Il a témoigné toute sa vie d’une grande cohérence de son apostolat de prière, de silence et d’amitié au milieu de ses frères musulmans. Sa manière d’évangéliser et de porter Jésus est reconnue comme un modèle, les « pauvres » étant pour ce mystique du désert ceux qui n’avaient jamais entendu parler du Christ.