L’échec des Américains en Afghanistan est celui d’un universalisme sécularisé.
L’influent hebdomadaire londonien The Economist consacre cette semaine sa couverture à l’Afghanistan, en titrant : « La débâcle de Biden ». Il est permis de se demander si la reprise du pouvoir par les talibans à Kaboul est un cinglant échec seulement pour l’actuel président américain. Car l’effondrement du régime soutenu par les Occidentaux (et pas uniquement par les États-Unis) remet en cause beaucoup d’idées reçues et invite à quelques réflexions.
Vingt ans après
On peut certes reprocher à M. Biden de n’avoir apparemment pas prévu que son désengagement amènerait si vite ceux qu’il patronnait localement à capituler pratiquement sans combattre. Mais ce n’est pas lui qui a fourré son pays dans ce pétrin. Il y a presque deux décennies ans que l’affaire a été enclenchée par un de ses prédécesseurs, pour débusquer de son repaire le terrorisme islamiste, et aucun des présidents suivants (dont celui que l’actuel occupant de la Maison blanche a secondé pendant huit ans) n’a su la conclure,de quelque parti qu’il soit.