« Fidèle au don total d’elle-même, elle a sacrifié sa vie en priant pour qui la frappait », déclarait à son propos le pape Benoît XVI. Le 6 juin 2000, sœur Maria Laura Mainetti, religieuse italienne de la Congrégation des Filles de la Croix, qui travaille comme éducatrice et enseignante à Chiavenna, est appelée par une jeune fille demandant son aide. Celle-ci lui confie qu’elle souhaite avorter après un viol. Ce témoignage, qui s’avère être faux, est en réalité un véritable guet-apens. Avec deux ses amies satanistes, l’adolescente attire sœur Maria Laura Mainetti dans un parc et la frappe de 17 coups de couteau. Mortellement blessée, la religieuse italienne demande à Dieu de pardonner à ses meurtrières. L’horreur de l’histoire, outre sa violence extrême, est que les jeunes femmes n’avaient aucune aversion personnelle pour sœur Maria Laura et n’ont agi que dans le cadre d’un rituel satanique.
Morte en haine de la foi
Malgré le caractère sordide de cette histoire, Maria Laura est un véritable exemple de pardon et d’amour. Elle a su, malgré la souffrance, et au dernier moment de sa vie, délivrer un message de paix en pardonnant à ses bourreaux. Sa vie a d’ailleurs été un exemple de charité et de fidélité au message du Christ. Elle déclarait elle-même : “Il y a des constantes qui m’ont toujours accompagnée : une joie profonde, au-delà des difficultés ; la certitude du Christ qui m’aime, me pardonne, me renouvelle et ne m’abandonne jamais ; l’amour pour chaque personne en tant que telle, en tant qu’incarnation du Christ, surtout pour les moins aimés”.
En raison de son martyre et sa de foi exemplaire, elle a été béatifiée ce dimanche 6 juin 2021 dans la ville de Chiavenna. Francesca Consolini, la postulatrice de sa cause en béatification, a déclaré à cette occasion : “Le martyre de sœur Maria Laura a été le couronnement d’un parcours qui a pratiquement duré toute sa vie, du moins depuis qu’elle a décidé que sa vie serait donnée au Seigneur dans la consécration religieuse. La sienne était une recherche continue de Dieu, un dépassement de soi pour connaître le Seigneur plus profondément, pour l’aimer de plus en plus et en même temps pour aimer les autres de plus en plus, j’aime me souvenir de cela.”
Lors de l’Angélus du 6 juin, le pape François a salué l’exemple de Maria Laura. “Que le Seigneur nous donne à tous la foi, l’amour et l’enthousiasme », a-t-il souhaité en invitant la foule à applaudir la nouvelle béatifiée.
La fête du jour