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Le pape François a débuté son discours prononcé ce vendredi 14 mai à l'occasion des Etats généraux italiens de la natalité par un paradoxe : les indicateurs montrent que la plupart des jeunes veulent avoir des enfants, mais "seule la moitié" pense pouvoir en avoir deux. C’est ainsi que l’Italie continue de s’enliser dans "un hiver démographique", a-t-il déploré, avant de livrer un chiffre édifiant : "chaque année, c’est comme si une ville de plus de deux cent mille habitants disparaissait".
Comment est-il possible qu’une femme puisse avoir honte du plus beau cadeau que la vie puisse offrir ?
Il a ainsi pointé du doigt les manquements des sociétés contemporaines qui plongent dans le désarroi nombre de parents inquiets par l’incertitude de l’emploi ou par des coûts liés à l’éducation "de plus en plus inabordables". Il s’est aussi indigné de la manière dont certaines femmes enceintes étaient considérées. "Comment est-il possible qu’une femme puisse avoir honte du plus beau cadeau que la vie puisse offrir ?", s’est-il interrogé avant de tancer : "ce n’est pas la femme, mais la société qui devrait avoir honte, car une société qui n’accueille pas la vie cesse de vivre".
Afin d’ "inverser la tendance et remettre l’Italie en mouvement", le pape François a livré trois pistes de réflexion, basées sur trois mots : "cadeau", "durabilité" et "solidarité".
Rappelant que les enfants sont "le plus beau cadeau de tous", il a assuré qu’il fallait leur donner la priorité. Or, la société a "oublié la primauté du don" et considère que "seuls comptent les intérêts individuels". Il a observé que cette réalité se produisait "dans les sociétés les plus riches et les plus consuméristes". Paradoxalement, plus une société est riche, plus il y a "d’indifférence et moins de solidarité".
Le pape a alors invité la société à revoir ses priorités en se demandant où était le véritable trésor : "Dans les enfants ou dans les finances ? […] La famille ou le chiffre d’affaires ?" Et d’exhorter à avoir "le courage de choisir la vie".
Le Souverain pontife a ensuite mis en lumière le fait que la véritable "croissance durable" viendra de l’attention prêtée aux familles et aux enfants. "Dans les phases de reconstruction qui ont suivi les guerres qui ont dévasté l’Europe et le monde au cours des siècles passés, il n’y a pas eu de redémarrage sans une explosion des naissances", a-t-il en ce sens souligné, invitant les gouvernants à ne pas suivre des modèles de croissance à courte vue alors que le monde subit les conséquences de la crise sanitaire.
C’est une "solidarité structurelle" qui dépasse la simple générosité individuelle ou passagère qu’il faut bâtir. "Nous ne pouvons pas rester dans le domaine de l’urgence et du provisoire, nous devons donner de la stabilité aux structures qui soutiennent les familles et aident les naissances". Cela passe par une politique globale de promotion de la natalité qui intègre l’économie, la culture, les médias ou encore le sport.
Dans son discours, le pape a d’ailleurs exprimé sa reconnaissance envers le gouvernement italien qui a récemment ouvert la voie à une allocation pour tous les enfants jusqu’à 21 ans.
Enfin, il a confié un rêve, celui de voir "augmenter le nombre d’entrepreneurs et d’entreprises qui, en plus de produire des bénéfices, promeuvent la vie, qui veillent à ne jamais exploiter des personnes avec des conditions et des horaires insoutenables, qui en viennent à distribuer une partie des bénéfices aux travailleurs, en vue de contribuer à un développement inestimable, celui des familles !".