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Nouvel embrasement à Jérusalem-Est, les chefs des Églises dénoncent la violence

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Heurts entre des Palestiniens et des policiers israéliens, esplanade des mosquées (Jérusalem), 10 mai 2021.

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Agnès Pinard Legry - publié le 12/05/21
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Alors que le chaos règne depuis plusieurs jours sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est opposant fidèles palestiniens et policiers israéliens, les chefs des Églises de Jérusalem dénoncent une atteinte à la paix.

Nouvel embrasement dans la ville trois fois sainte. Ce lundi 11 mai a été le point d’orgue de plusieurs jours d’affrontements violents entre manifestants palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville annexée par Israël. Quelque 520 Palestiniens et une trentaine de policiers israéliens ont été blessés dans de nouveaux heurts sur l’esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme. Dans la soirée un incendie, visible à plus de deux kilomètres à la ronde, s'est déclaré dans l’enceinte de l’esplanade. Quelques heures plus tard, un déluge de feu s’est abattu sur la bade de Gaza et le sud d’Israël. Les autorités du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave palestinienne, ont fait état d’une vingtaine de morts, dont neuf enfants, dans les frappes israéliennes menées en riposte à des salves de roquettes tirées depuis Gaza, en plus d’une centaine de blessés.

L’une des étincelles de cet embrasement trouve son origine dans une manifestation de soutien à des familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, menacées d’éviction au profit de colons juifs. Le tribunal de district de Jérusalem avait rendu en début d'année une décision favorable aux familles juives qui revendiquent des droits de propriété dans ce quartier. Depuis, des manifestations entraînent souvent des affrontements avec les forces de l'ordre. Pour mémoire, depuis plusieurs années des associations de colons engagent de nombreuses procédures judiciaires afin d’étendre leurs terrains.

La violence n'engendre que la violence. Ça suffit avec les affrontements.

"Je suis avec une inquiétude particulière les événements qui se déroulent à Jérusalem", a déclaré le pape François depuis la fenêtre du Palais apostolique, dimanche 9 mai. "Je prie pour qu'elle soit un lieu de rencontre et non d'affrontements violents, un lieu de prière et de paix", a-t-il poursuivi, avant de mettre en garde : "La violence n'engendre que la violence. Ça suffit avec les affrontements".

Cette situation, les chefs des Églises de Jérusalem n’ont pas manqué de la dénoncer également. "Les actions portant atteinte à la sécurité des fidèles et à la dignité des Palestiniens qui font l'objet d'une expulsion sont inacceptables", peut-on lire dans le communiqué publié sur le site du Patriarcat Latin de Jérusalem. "Ces développements inquiétants, que ce soit à la mosquée Al Aqsa ou à Sheikh Jarrah, violent le caractère sacré du peuple de Jérusalem et de Jérusalem en tant que ville de la paix."

"La tension croissante, soutenue principalement par des groupes radicaux d'extrême-droite, met en danger la réalité déjà fragile de Jérusalem et de ses environs", soutiennent encore les patriarches et chefs des Églises de Jérusalem. "Nous appelons la communauté internationale et toutes les personnes de bonne volonté à intervenir afin de mettre un terme à ces actions provocatrices, ainsi qu'à continuer à prier pour la paix de Jérusalem".

Fondée au IIIe millénaire avant notre ère, Jérusalem se trouve, depuis plus de 4.000 ans, au cœur des tempêtes proches-orientales. Si son statut moderne constitue un véritable imbroglio une composante, incontournable, demeure : le caractère intouchable des lieux saints. "Aucune atteinte ne saurait être apportée au statut quo dans les lieux saints", précisait ainsi, dès 1885, le traité de Berlin.

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