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Des missionnaires accusés en toute impunité. La Haute Cour de Malaisie a rejeté, vendredi 7 mai, une plainte déposée par deux chrétiens contre Abdul Hadi Awang, président du Parti islamique malaisien (PAS). Ce dernier n’a pas hésité à accuser, dans un article publié en 2016, les missionnaires présents dans le pays, de sédition. Il a reproché aux religieux de s’attaquer à des personnes pauvres et sans instruction.
Les missionnaires sont danger qu'il faut combattre.
"Malheureusement, après avoir été rejetés en Europe, les missionnaires chrétiens [ont] apporté [leurs] enseignements dans les régions intérieures de notre pays, comme à Sabah et au Sarawak", a écrit le politicien de 73 ans, faisant référence à deux États de Bornéo où vivent de nombreux chrétiens du pays. "Ils ont répandu leur religion non pas en utilisant des connaissances et des arguments raisonnés, mais en attirant leurs cibles avec de l’argent et d’autres formes d'aide. C’est une transgression au nom de la religion. C’est un danger qu'il faut combattre." Pour mémoire, les chrétiens représentent 10% et les musulmans 60% d’une population de 32 millions d’habitants.
En décembre 2020, Maklin Masiau et Lawrence Jomiji Kinsil Maximilhian, deux chrétiens de l’État de Sabah sur l’île de Bornéo, ont déposé une plainte contre l’homme politique. "Nous croyons respectueusement que l’accusé a fait une déclaration sans fondement et a jeté la calomnie sur les missionnaires chrétiens, ce qui est devenu une question d'intérêt public", ont soutenu les deux chrétiens dans leur procès. Mais la Haute Cour a rejeté cet argument en qualifiant ce procès de "frivole" et "d’abus de la procédure judiciaire". Le juge, Akhtar Tahir, a également ordonné aux plaignants de payer 50.000 ringgit (plus de 12.000 dollars) pour couvrir les frais de justice de Hadi.