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La stimulante méditation d’un moine vigneron sur l’épisode de gel

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Michel Joly / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Opération de brûlage dans des vignobles face au gel, 7 avril 2021.

Agnès Pinard Legry - publié le 29/04/21

Alors qu’un épisode de gel a ravagé partiellement des vignobles français début avril et que d’autres pourraient survenir prochainement, les moines du Barroux, également vignerons, proposent une stimulante méditation spirituelle autour de cette épreuve.

Face à l’ampleur de l’épisode de gel de début avril 2021 et alors que d’autres pourraient survenir, les vignerons français se trouvent aujourd’hui en grande difficulté. Malgré plusieurs opérations de brûlage pour tenter de préserver les vignes de la vague de froid, une bonne partie de leurs parcelles ont été touchées. Une épreuve douloureuse que les moines du Barroux, également vignerons, affrontent avec une stimulante méditation. Diffusée dans une vidéo de 7 minutes, elle invite chacun à méditer autour de l’image de la vigne, des épreuves et de l’amour infini que Dieu donne à chacun de ses enfants.

Pendant cette nuit terrible du mercredi 7 au jeudi 8 avril, vers 4 heures du matin les moines chantaient le psaume 79 : “Tu plantas une vigne… Pourquoi la laisses-tu à l’abandon. Seigneur, reviens donc et prends soin de cette vigne !”. “Manière insolite de combattre la vague de froid qui promettait de dévaster les vignobles de notre pays. Alors que nombres de vignerons français font brûler des feux pour tenter de lutter contre le gel, sur cette colline de la Provence des papes, au cœur de la nuit, le grand feu de la prière des moines répand sa chaleur sur l’ensemble de ce territoire”, raconte le moine dans la vidéo. “La seule explication possible de ces drames, c’est que quand Dieu fait s’écrouler les choses autour de nous c’est pour prendre la place. Pour que le Royaume de Son Amour triomphe en nous”, reprend-t-il.

Nous pleurons sur nos vignes, mais lui, il pleure sur bien plus grave, sur une humanité ou il y a tellement de pousses gelées.

Pour illustrer son propos, il emploie avec justesse deux images. La première est celle de la vraie vigne du Seigneur dans Isaïe qui dit “le bien-aimé avait une vigne sur un sol fertile, il la planta, il la bêcha”… il a pris tous ces soins pour sa vigne, mais au lieu de lui donner du bon raisin sa vigne lui a donné un mauvais jus. “Le bon Dieu là-haut, il doit regarder sa vigne, c’est-à-dire nous, l’humanité toute entière”, souligne le moine. “Nous pleurons sur nos vignes, mais lui, il pleure sur bien plus grave, sur une humanité ou il y a tellement de pousses gelées”.

Face à cet épisode de gel chaque vigneron pourrait s’interroger sur la présence de Dieu et sa passivité. Mais il peut aussi réaliser que la vie est un miracle. “Tous les accidents de parcours qu’un paysan peut voir s’abattre sur sa récolte, lui ont appris que la grappe ou le fruit qui a résisté à toutes ces menaces est un miracle”, rappelle avec calme le moine. “Donc finalement notre vie résiste, et même si la vigne en a pris un coup, nous, nous sommes toujours là. Elle aussi d’ailleurs ; Et elle refleurira, comme après chaque catastrophe ; même si la récolte de cette année est bien compromise. C’est le miracle de la toute-puissante tendresse de Dieu posée sur nous comme sur la vigne”.

La deuxième image employée par le moine dans sa méditation est celle du Christ en croix. À Jérusalem, au moment de la crucifixion de Jésus, début avril, les températures devaient être encore très froides. “700 mètres d’altitude, début avril, nu sur une Croix pendant des heures… Oui le Christ crucifié qui s’est nommé la vigne véritable, lui aussi a subi le gel sur la croix pendant toute sa crucifixion, il ne faisait pas forcément en dessous de zéro, mais il était dans une situation de souffrance terrible par le froid”, souligne le moine. “C’est une souffrance de Jésus à laquelle on ne pense jamais”. Le Seigneur a tout assumé de nos souffrances, même le gel. Face à cette épreuve, le Christ “répond en nous regardant silencieusement du haut de la Croix. Avec amour. Et il nous invite simplement à participer avec lui”. Il invite à mettre “nos souffrances dans les siennes pour que sa vie puisse passer dans la nôtre et que le mystère de son abandon total dans les mains du Père puisse refleurir pour nous en mystère de vie”. De vie donnée, c’est-à-dire de charité dont le vin est le signe éloquent.

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