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Ces quatre cavaliers de l’Apocalypse qui détruisent le couple

Les Quatre cavaliers de l'Apocalypse, Viktor Vasnetsov, 1887.

Mathilde de Robien - publié le 12/04/21
John Gottman, thérapeute américain spécialisé dans les relations de couple, a nommé « les quatre cavaliers de l’Apocalypse » ces quatre attitudes qui détruisent, à petit feu, un couple. Pistes pour les identifier et les écarter.

Mystérieux personnages célestes annonçant la fin du monde selon les visions du prophète Zacharie, ces cavaliers sont mentionnés dans le chapitre 6 du Livre de l’Apocalypse. Montés sur quatre chevaux, - blanc, rouge, noir et verdâtre -, ils sont porteurs des plus grands fléaux : l’esprit de conquête, la guerre, la famine et la mort. En d’autres termes, des cavaliers annonciateurs de malheurs. John Gottman a identifié de tels cavaliers dans les relations de couple : la critique, le mépris, la contre-attaque et la fuite. Selon lui, les reconnaître et les bannir favorisent grandement le bonheur conjugal. « Les couples malheureux parlent davantage des défauts de l'autre, de ce qui ne va pas, plutôt que de parler de ce qui va », constate en ce sens Yvon Allaire, psychologue et psychothérapeute de couple, lors du sommet de la résilience organisé par le parcours PepPsy. Au contraire, « les couples heureux se disent 5 à 10 fois plus de compliments que de reproches, et mettent à la porte les quatre cavaliers de l’Apocalypse ». Quels sont-ils exactement et comment les contourner ?

1La critique

La critique est particulièrement néfaste à la relation de couple dans la mesure où elle crée une tension immédiate entre les deux conjoints. Contrairement au reproche qui dénigre un comportement, la critique vise directement la personne. Elle est reconnaissable par le « tu qui tue » : « Tu ne penses jamais aux autres », « Tu es égoïste »... La critique est dangereuse car elle entraîne quasiment systématiquement un autre cavalier apocalyptique : la contre-attaque.

L’alternative à la critique : passer au « je », exprimer ses émotions, ses besoins, formuler des demandes positives (exprimer ce que l’on veut plutôt que ce que l’on ne veut pas). Une manière de faire passer le message sans critiquer l’autre. L’objectif étant d’arriver à des consensus, à des « ententes à double gagnant » selon les termes de Yvon Allaire.

2Le mépris

Le mépris comprend toutes les formes de dénigrement, aussi bien verbal (ironie, sarcasme, moquerie, insulte) que non verbal (soupir, yeux levés au ciel, ricanement, moue dédaigneuse, regard assassin) : « Tu ne fais jamais rien comme il faut », « Tu en es incapable »... L’objectif du mépris est de faire en sorte que l’autre se sente inutile, sans valeur, voire coupable. Celui qui l’utilise se place en position de supériorité morale. Le mépris est bien souvent alimenté par des ruminations antérieures, des pensées négatives à propos de l’autre. Véritable poison, le mépris, pour John Gottman, est le cavalier le plus vecteur de divorces.

L’alternative au mépris : adopter et cultiver dans le couple des attitudes positives telles que la gratitude, pour les petits et grands services, les compliments, les marques de tendresse, l’empathie, la compassion. Autant de réflexes qui évitent de se placer dans une position de supériorité par rapport à l’autre mais au contraire qui génèrent de la reconnaissance, de la tendresse, de la bienveillance.

3La contre-attaque

Mécanisme de défense légitime face à la critique, la contre-attaque ne résout rien et au contraire entraîne une surenchère de violence. Elle envenime la situation en s’efforçant de renvoyer les torts dans la figure de son conjoint : « C’est toi qui exagères », « Tu compliques toujours tout »…

L’alternative à la contre-attaque : reconnaître sa part de responsabilité. L’exercice est difficile, il s’agit de ne pas répondre à la critique par une autre critique mais de considérer sa juste part de responsabilité dans le conflit et dans les émotions de l’autre.

4La fuite

Majoritairement masculine, la fuite est une stratégie d'évitement. Celui qui la pratique cherche à s’éloigner de la source de stress que représente une confrontation. Il se met en retrait pour couper court à toute forme de communication. Par conséquent, cela crée chez l’autre un sentiment d’exaspération, de frustration ou d’abandon : « il ne m’écoute pas ».

L’alternative à la fuite : décider ensemble d’une vraie pause dans la conversation. Au lieu de fuir, le couple s’octroie une pause, approuvée de part et d’autre, avant de reprendre la conversation plus tard, plus posément.

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