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En Irak, “le moment est venu d’investir dans la jeunesse”

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Ce projet doit permettre d’accorder des bourses d’études à 150 étudiants de l’université catholique d’Erbil.

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Maria Lozano - AED - publié le 14/03/21
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Alors que la visite du pape François début mars en Irak a soufflé un vent d’espérance dans le pays, c’est au tour de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED) de lancer un programme d’envergure à destination de la jeunesse irakienne.C’est un programme ambitieux qu’a décidé de lancer l’Aide à l’Église en détresse (AED) en Irak. Doté d’1,5 million d’euros, il doit permettre d’accorder des bourses d’études à 150 étudiants de l’université catholique d’Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan, au cours des quatre prochaines années. L’objectif du projet est de promouvoir la cohésion sociale entre les religions et d’offrir des perspectives de travail aux jeunes chrétiens.

“L’université catholique d’Erbil est sans aucun doute un phare et un symbole d’espérance, en particulier pour la jeune génération. Soutenir financièrement l’université catholique d’Erbil à travers des bourses d’études sera une aide immense. Non seulement cette aide bénéficiera à un certain nombre de jeunes qui espèrent un avenir meilleur, mais elle est aussi un signe fort de solidarité avec les chrétiens et toutes les autres minorités de la région”, explique Mgr Bashar Warda, archevêque chaldéen d’Erbil, fondateur de l’université.

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La plupart des étudiants de l’université catholique d’Erbil sont des déplacés internes et des réfugiés en provenance de différentes parties de l’Irak : Bagdad, Bassorah, Diala, Duhok, Kirkouk, Ninive/Mossoul, Sinjar et Sulaimaniya. “Nous pensons que ce projet appuiera le message du Pape sur la cohésion sociale et la réconciliation. L’université met l’accent sur la diversité : 72% des étudiants sont chrétiens, 10% musulmans et 18% yézidis. Ici, les jeunes de confessions différentes apprennent à vivre ensemble”, explique Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l’AED.

Si les jeunes chrétiens ont une chance de recevoir une bonne éducation, ils resteront.

Au Kurdistan irakien, la minorité chrétienne vit dans une sécurité relative, mais loin d’être absolue. Un sentiment d’insécurité persiste, principalement en raison de la situation économique tendue. Les jeunes, en particulier, sont donc confrontés au dilemme de rester ou d’émigrer. Le nombre de chrétiens a considérablement diminué au cours des dix dernières années. L’université catholique d’Erbil, fondée il y a cinq ans, voudrait fournir un débouché en offrant aux jeunes des perspectives d’avenir.

“L’université catholique d’Erbil est un projet crucial qui vise à encourager les chrétiens présents dans le nord de l’Irak et au Kurdistan à rester. Les chrétiens ne penseraient pas à quitter leur pays s’ils n’étaient pas forcés de le faire par la force des choses”, reprend Thomas Heine-Geldern. “Si les jeunes chrétiens ont une chance de recevoir une bonne éducation, ils resteront. L’AED a fait de son mieux pour aider les chrétiens à rester dans leur patrie, en investissant dans la reconstruction de leurs maisons, églises et infrastructures. Le moment est maintenant venu de lancer ce grand projet, très ambitieux pour nous, et d’investir dans les jeunes”.



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L’université catholique d’Erbil est à ce jour la seule université catholique du pays et offre plusieurs programmes de licence, par exemple dans les domaines de l’architecture et du génie civil. Il y a 54% d’étudiantes et 46% d’étudiants. Les étudiants inscrits sont actuellement 170, mais l’archevêque voudrait augmenter le nombre d’étudiants au cours des quatre prochaines années. Le soutien financier est essentiel, en raison de la situation économique et politique difficile que traverse actuellement l’Irak.

“Je suis très reconnaissant du travail accompli par l’AED pour nous depuis de nombreuses années, et surtout après la chute de l’État Islamique”, assure Mgr Bashar Warda. “Le fait que l’AED soit le premier des principaux donateurs du programme de bourses d’études est très apprécié. Nous avons besoin d’apporter de bonnes nouvelles aux gens d’ici pendant la visite du Pape. Pouvoir annoncer qu’il y aura ici 1.000 élèves en 2025 apporte beaucoup d’espoir. Cela nous redonne voix au chapitre et offre un avenir clair à nos jeunes et à leurs parents”.



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