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Même s’il n’est plus pape, François espère finir ses jours à Rome

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I.Media - publié le 01/03/21
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Le pape François pense mourir “à Rome” en tant que pape, “en fonction ou émérite”, a-t-il confié au journaliste et docteur Nelson Castro dans un livre intitulé “La santé des papes” qui sort ce lundi 1er mars.

Qu’il soit “en fonction ou émérite”, le pape François, a indiqué qu’il pensait finir ses jours “à Rome”. Des propos que le souverain pontife a confié à l’un des ses compatriotes, le journaliste et docteur Nelson Castro, auteur d’un essai intitulé La santé des papes qui sorte ce lundi 1er mars. Docteur et journaliste, l’auteur étudie dans cet ouvrage la question de la médecine chez les papes depuis Léon XIII (1878-1903) jusqu’à François.

Le journaliste a d’ailleurs eu l’occasion d’interviewer ce dernier : la publication de bonnes feuilles rapportant cette rencontre dans La Nacion permet de jeter une lumière nouvelle sur le rapport qu’entretient le pontife avec la maladie ou la mort. Sur cette dernière, il confie au journaliste de ne “pas du tout” en avoir peur, et penser s’éteindre à Rome en tant que pape, “que ce soit en fonction ou émérite”. Le pontife, qui affirme qu’il ne retournera pas en Argentine, reconnaît penser à la mort. Il revient aussi longtemps, au cours de leur discussion, sur son rapport personnel à la médecine et au monde médical.

Une opération “sanglante” dans sa jeunesse

Le pape François est interrogé dans un premier temps sur la maladie respiratoire qui avait failli lui coûter la vie en 1957, alors qu’il n’avait que 21 ans. Les premiers traitements qu’on lui avait alors administré n’étaient pas parvenus à faire refluer la fièvre et la maladie, et il s’était alors rendu à l’hôpital syrien libanais de Buenos Aires. Là, un pneumologue lui avait diagnostiqué la présence de trois kystes dans le lobe supérieur de son poumon droit ainsi qu’un épanchement pleural.

L’ablation d’un lobe du poumon qu’il avait dû subir avait été “sanglante” : on lui avait ouvert la cage thoracique, ce qui lui laissera à vie une grande cicatrice sur la moitié de la poitrine. Mais jamais il n’avait alors pensé mourir : “à cet âge, on se sent omnipotent”, explique-t-il.

Le poumon et le conclave

Cette intervention lourde n’a pas altéré sa fonction respiratoire, car son poumon droit s’est “dilaté”, explique le chef de l’Église catholique. “Je n’ai jamais ressenti de fatigue ou d’essoufflement”. Le journaliste Nelson Castro rappelle que cette opération de jeunesse a joué un rôle important dans l’élection de l’Argentin sur le trône de Pierre, citant notamment les témoignages recueillis par le vaticaniste canadien Gerard O’Connell dans son livre L’élection du pape François (Artège, 2020). Ce dernier raconte qu’un cardinal, alors que la candidature du cardinal Jorge Mario Bergoglio prenait de l’importance, avait mis en cause la capacité du futur pontife à gouverner avec un poumon en moins. Les cardinaux Óscar Andrés Rodríguez Maradiaga et Abril Santos y Casteló étaient alors allés voir l’archevêque de Buenos Aires qui les avaient rassurés sur sa santé.

Le Pape et la psychiatrie

Le Pape n’a jamais été psychanalysé, mais il confie avoir eu recourt à une psychiatre – “une femme formidable” – alors qu’il était provincial des Jésuites en Argentine. Elle l’a aidé à “gérer les peurs” qui l’agitaient en cette période de dictature.

Un homme d’Église doit connaître la psychologie humaine.

Outre la “tension” que pouvait générer le fait de passer “trois points de contrôle militaires” avec une “personne cachée dans la voiture” sous une couverture, raconte le primat d’Italie, ces consultations avec la psychiatre l’ont aidé à être un meilleur chef. Cette spécialiste lui a appris à “gérer [son] anxiété et éviter d’être précipité lors de la prise de décision”. “Ses enseignements me sont encore très utiles aujourd’hui”, affirme l’évêque de Rome.

La psychologie dans la vie d’un pape

Le souverain pontife se dit convaincu qu’un homme d’Église “doit connaître la psychologie humaine” et que son étude est “nécessaire”. En revanche, nuance-t-il, un prêtre ne doit pas faire de la psychiatrie car dès lors, à cause du problème de “transfert et du contre-transfert […], les rôles sont confus et ensuite le prêtre cesse d’être prêtre pour devenir thérapeute”.



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Le pape François reconnaît avoir des “névroses anxieuses”. Il déclare, s’appuyant sur la lecture d’un psychiatre américain, Be Joyful You’re Neurotic, de Louis E. Bisch, qu’il faut les “caresser”, car elles sont les “compagnons d’une personne tout au long de sa vie”. Pour cela, le pontife insiste sur la nécessité de savoir “où les os grincent”, c’est-à-dire quels sont ses “maux spirituels”. Pour apprivoiser son anxiété, le Pape a dit appliquer le mot de Napoléon Bonaparte : “Habillez-moi lentement parce que je suis pressé”. Cette méthode lui a permis au fil des années, explique-t-il, de mettre “une barrière à l’entrée de l’anxiété dans [son] esprit”.

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