En décrétant le 2 février 2021 l’inscription au calendrier romain de la mémoire des saintes Marthe, Marie et saint Lazare le 29 juillet, le Vatican a mis fin aux doutes et aux polémiques concernant l’identité de Marie-Madeleine. En effet, celle qui fut le premier témoin de la Résurrection du Christ est bien la sœur de Marthe et de Lazare.
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Le pape François a tranché. Sa décision est à la fois liturgique et théologique. Par le décret de le Congrégation du culte divin publié le 2 février le Souverain pontife a ordonné d’inscrire au calendrier romain la mémoire des saintes Marthe, Marie et saint Lazare, tous les trois ensemble, le 29 juillet. Comme l’explique le décret, cette décision vient du fait que « l’incertitude de la tradition de l’Église latine quant à l’identité de Marie – la Marie-Madeleine à qui le Christ est apparu après sa Résurrection, la sœur de Marthe, la pécheresse dont le Seigneur a pardonné les péchés – a été résolue dans des études et des temps récents comme l’atteste le Martyrologe romain actuel, qui commémore également Marie et Lazare ce même jour ». Une raison de plus a été également donnée : dans certains calendriers particuliers, les trois membres de cette fratrie sont célébrés ensemble ce jour-là.
Une décision liturgique et théologique
Liturgique et théologique à la fois, cette décision est significative. En effet, aucune figure biblique n’a sans doute suscité au fil du temps autant de discussions et de polémiques quant à son identité, à commencer par cette question clé : Y a t’il une ou trois femmes dans l’Evangile avec la pècheresse pardonnée, dont parle saint Luc dans le chapitre 7 (Lc 7, 36-50), avec Marie de Béthanie (Mc 14, 3-9), la sœur de Marthe et de Lazare et avec Marie de Magdala (Jn 12, 1-11) ? S’agit-il d’elle, la femme qui lave les pieds du Christ chez Simon le lépreux, qui les essuie avec ses longs cheveux et les enduit du parfum le plus rare ? (Jn 11, 2) Est-elle bien la sœur de Lazare et de Marthe ?
Il faut d’ailleurs relever que les deux grandes traditions, orientale et occidentale, entrent ici en opposition. La tradition orientale a toujours maintenu la distinction des trois, mais la tradition occidentale, à partir de Grégoire le Grand (VIème siècle,) a reconnu officiellement une seule femme dans ces trois figures : Marie-Madeleine. Les choses changent depuis Vatican II : le nouveau Martyrologe romain institue une fête de Marie de Béthanie distincte de celle de Marie Madeleine. Ces dernières années de nombreux exégètes qui ont relu les Évangiles en permettant de mieux voir la place des différents personnages qui composent la figure de Marie-Madeleine et de redécouvrir son rôle d’apôtre.
“Qu’importe – écrit Christiane Rancé dans son Dictionnaire amoureux des saints – si Marie-Madeleine est tant vénérée, c’est qu’elle incarne la fidélité aimante. Témoin de l’essentiel – la Passion du Christ, et sa Résurrection, n’est-elle pas la seule à rester au tombeau quand tous les disciples, ayant constaté qu’il était vide, rentrèrent chez eux ? Et la Vérité n’a-t‑elle pas dit cette parole : “Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé” ? Ce qui rend Marie-Madeleine chère à mes yeux, c’est le fait que Jésus, en lui accordant le privilège de la vision, lui ait donné la connaissance parfaite qui lui permet dès lors non seulement d’entrer elle-même dans le mystère, mais encore, en l’éclairant, d’y inviter les autres”, conclut-elle.
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