On se souvient de Don Bosco (1815-1888) comme le brillant prêtre italien qui a tout fait pour aider les garçons des quartier pauvres de Turin par l’éducation et le catéchisme. Selon le saint lui-même, c’est la rencontre avec Barthélemy Garelli, le premier de ses petits voyous, qu’est né le désir de secourir ces jeunes.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Turin, 8 décembre 1841. Il reste une demi-heure avant la messe. Alors que le sacristain s’occupe de préparer l’église de Saint-François d’Assise pour les fidèles, Jean relit la parole du jour. Du moins, c’est ce qu’il semble faire, assis dans la sacristie. Mais si ses yeux passent et repassent sur les mots de la Bible sur ses genoux, l’esprit de Jean est ailleurs.
Aujourd’hui encore, sur son chemin de l’église, il a vu un groupe d’enfants chaparder dans les rues du quartier Valdocco. Leur nombre semble s’accroître de jour en jour, ce qui attriste et inquiète fortement le jeune prêtre. Lui qui veut se dévouer à l’éducation et le catéchisme, ce genre de chose le trouble au plus haut point. Qui donc s’occupe de ses pauvres gamins orphelins qui pour la plupart ne peuvent que voler pour survivre ? Bon nombre d’entre eux ont déjà atterri plusieurs fois en prison et sont jugés comme des bons à rien par la population locale. Une voix forte tire soudainement Jean hors de sa pensée. Le sacristain tient par le bras un jeune garçon de 15 ou 16 ans qui semble tétanisé.
– Pourquoi reste-tu planté là sans rien faire ? Qu’attends-tu pour servir la messe de monsieur l’abbé ?
– Mais je ne sais pas faire… répond le garçon.
– Alors que fais-tu ici, vaurien ? Fiche le camp avant de tâter de mon balais !
Le lascar effrayé détale. Jean s’empresse de réprimander le sacristain. N’a-t-il pas honte de chasser ainsi un enfant de la maison de Dieu ? Il lui ordonne de rappeler le garçon sur le champ. Stupéfait, le sacristain obéit et ramène le garçon, tout aussi confus que lui.
– Bonjour l’ami, salue Jean en souriant. Je ne te ferais pas de mal. Comment t’appelles-tu ?
– Barthélémy Garelli, m’sieur…. M’sieur l’abbé, répond le garçon encore tremblant.
Lire aussi :
Donner l’exemple, puissant moteur de l’éducation
Au bout de quelques questions, Jean comprend que le garçon est un orphelin. Âgé d’à peine 16 ans, il travaille comme apprenti maçon pour un salaire de misère. Encore un enfant livré à lui-même. Lorsque le prêtre lui demande s’il sait lire et écrire, Barthélémy rougit de honte. Il n’est jamais allé à l’école. Jean lui demande alors s’il sait chanter et siffler.
– Ah, ça oui ! s’exclame Barthélemy, alors tout sourire.
– Eh bien, tu vois que tu sais faire des choses.
– C’est vraiment utile de savoir chanter ?
– Bien sûr ! Le chant apporte la joie et la bonne humeur.
Comme Jean le pensait, Barthélemy est loin d’être sot. Maintenant que la glace est brisée, il se révèle être fin d’esprit, joyeux et très débrouillard. Il paraît également être le meneur de sa bande d’amis. Mais le plus plaisant reste l’honnêteté du garçon, lorsqu’il avoue être entré dans la sacristie en partie pour se réchauffer. Mais ce que Jean entend dans cette confession, c’est que c’est la curiosité qui l’a en partie poussé à entrer.
– Dis moi Barthélemy, vas-tu au catéchisme ?
– Je n’ose pas. Même les plus petits en savent bien plus que moi.
– Et si moi je t’enseigne le catéchisme, viendrais-tu ?
La perspective semble réjouir Barthélemy. Cette première leçon dure un petit quart d’heure, le temps que les paroissiens arrivent. L’orphelin repart le sourire au lèvres. Le dimanche suivant, Barthélemy frappe à la porte du presbytère. Une bande de garçons le suit.
– Bonjour Don Bosco, s’exclame-t-il lorsque Jean lui ouvre. Voilà les copains !
Suite à cette rencontre, Jean Bosco se dévoue corps et âme à secourir la jeunesse abandonnée de Turin. Il leur enseigne le catéchisme, leur apprend à lire écrire et divers métiers. Il devient vite l’ami de ses jeunes qui affluent vers lui par centaine. Malgré la désapprobation des forces de l’ordre, les tentatives d’assassinat et même l’opposition de certains supérieurs, c’est à ces jeunes qu’il donnera toutes sa vie.
Saint Jean Bosco est canonisé le 1er avril 1934 par le pape Pie XI. Non content d’être un éducateur de choc, il est également fondateur de l’ordre de Saint-François de Sales, bâtisseur d’église et d’école, et grand orateur. Il est le saint patron des éducateurs, apprentis et… prestidigitateurs.
Lire aussi :
Margaret Occhiena, la mère de saint Jean Bosco, un modèle pour toutes les mamans
Lire aussi :
Sous la plume de saint François de Sales, la genèse d’un best-seller