Évacuées quelques jours avant le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, les seize statues de la flèche détruite de Viollet-le-Duc sont actuellement en cours de restauration. Trois d’entre-elles seront bientôt de retour à Paris et iront rejoindre celles déjà exposées à la Cité de l’architecture et du Patrimoine. Elles sont les uniques vestiges de ce qu’il reste de la flèche de Viollet-le-Duc détruite dans l’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019. Retirées quatre jours avant le drame pour être restaurées, les seize statues représentant les douze apôtres et les quatre évangélistes sont actuellement en cours de restauration dans l’atelier spécialisé Socra, connue par avoir rénové la statue de l’archange Saint-Michel du Mont Saint-Michel.
En septembre dernier, trois statues déjà restaurées ont été rapatriées à Paris pour être exposées à la Cité de l’architecture et du Patrimoine. Ce 8 décembre, trois nouvelles sculptures vont les rejoindre, a indiqué Richard Boyer, directeur général de Socra et il s’agit de saint Jacques le mineur, saint Philippe et saint Pierre. La restauration qui devrait prendre fin au premier trimestre 2021 permettra ainsi une présentation complète au mois d’avril prochain.
Hautes de plus de trois mètres, chaque statue demande environ un mois de travail explique Richer Boyer. Jamais restaurées depuis l’époque de Viollet-le-Duc, ces grandes sculptures de cuivre commençaient à se fissurer engendrant des infiltrations d’eau. “Les statues, dont l’extérieur est composé de fines feuilles de cuivre, sont creuses et possèdent à l’intérieur une armature en fer qui, au contact du cuivre, s’abîme et crée un gonflement”, explique le directeur général. Pour consolider le tout, une feuille de téflon et un complexe anti-corrosion ont été ajoutés pour isoler l’armature en fer du cuivre et permettre ainsi une meilleure conservation.
Visuellement, les statues restaurées sont presque méconnaissables. La jolie teinte verte due à l’oxydation a disparu pour laisser place à une couleur brune et brillante comme du bronze, à l’image des sculptures du Pont Alexandre III. “Quand on regarde les photos anciennes à l’époque de Viollet-le-Duc, on voit bien que les statues étaient foncées”, explique Richard Boyer. Il faudra attendre plusieurs décennies avant de revoir le cuivre s’oxyder naturellement et se teinter de ce vert-de-gris si célèbre.
Interrogé sur la restauration du coq, qui devait lui aussi à l’origine subir un lifting dans les ateliers de restauration, Richard Boyer indique que celui-ci ne sera finalement pas restauré. Cabossé après avoir chuté de plusieurs mètres, il va être conservé en l’état et certainement exposé dans la cathédrale telle une relique de l’incendie. “Le coq sera sans doute reconstruit entièrement”, indique-t-il sans plus de précision.
Lire aussi :
Notre-Dame de Paris : les dons continuent d’affluer tous les jours