À l’instar de Jean-Baptiste qui proposait à ses contemporains un chemin de repentance, l’Avent offre « un itinéraire de conversion », a déclaré le pape François à l’occasion de l’Angélus prononcé le 6 décembre. Ce chemin implique de se détacher du péché et de la mondanité pour rechercher Dieu.
C’est sous un ciel pluvieux que le Souverain pontife a prononcé l’Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique du Vatican, ce dimanche 6 décembre. Après avoir, lors du premier dimanche de l’Avent, expliqué que ce temps était “un appel incessant à l’espérance”, le pape François a choisi de parler de la conversion à laquelle tous les chrétiens sont appelés durant cette attente de la venue du Seigneur.
Le temps de l’Avent est un “itinéraire de conversion”, a répété le successeur de Pierre, s’appuyant sur la figure de Jean-Baptiste dont il est question dans l’Évangile du jour (Mc 1, 1-8). « Il a montré à ses contemporains un itinéraire de foi semblable à celui que nous propose l’Avent », a-t-il commencé par dire avant d’expliquer que le mot “conversion” impliquait deux mouvements : “le détachement du péché et de la mondanité” et “la recherche de Dieu et de son royaume”.
Pour le successeur de Pierre, la conversion ne doit jamais être qu’apparente ou symbolique. Elle “implique la douleur pour les péchés commis, le désir de s’en débarrasser, l’intention de les exclure de sa vie pour toujours”. Il faut pour cela rejeter tout ce qui y est lié : “la mentalité mondaine, l’estime excessive pour le confort, le plaisir, le bien-être, la richesse”.
Pour autant, le Primat d’Italie a averti sur le fait que ce détachement “n’est pas une fin en soi”. La conversion serait vaine si elle ne visait pas à atteindre “quelque chose de plus grand, à savoir le royaume de Dieu, la communion avec Dieu, l’amitié avec Dieu”. Ainsi, se détachant de ses notes, il a martelé que le chrétien ne devait pas faire “le fakir” mais toujours regarder la finalité de sa pénitence.
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Personne ne peut se convertir par ses propres forces
Bien sûr, le pape François a reconnu que se convertir n’était pas une chose facile. Il y a “tant de liens qui nous maintiennent proches du péché”, a-t-il regretté, listant quelques maux qui salissent l’âme humaine : l’inconstance, le découragement ou bien la malveillance.
Il a par ailleurs admis qu’il pouvait arriver que “l’élan que nous ressentons vers le Seigneur est trop faible et qu’il semble presque que Dieu se taise”. Face à la tentation de la résignation, il a insisté : “la conversion est une grâce, donc, à demander à Dieu avec force”. Sortant de ses notes, le pape a prévenu que personne ne pouvait se convertir par ses propres forces.
Rappelant à plusieurs reprises que Dieu n’était pas un Père brutal mais, au contraire, doué d’une tendresse infinie, il a invité chacun à s’ouvrir à sa “beauté” et sa “bonté” pour vivre pleinement une conversion.
Faire renaître Dieu en nous
À l’issue de l’Angélus, l’évêque de Rome n’a pas fait d’appels au monde comme il en a l’habitude. Il a remercié les “courageux” fidèles présents sur la place malgré la pluie tombée en abondance sur la Ville Éternelle. Désignant le grand sapin de Noël élevé près de l’obélisque, il a expliqué que la crèche était elle aussi en cours d’installation.
“Ces jours-ci, dans de nombreuses maisons ont été préparés ces deux signes de Noël pour la joie des enfants et aussi des plus grands”, a-t-il confié. Pour autant, il a enjoint les fidèles à ne pas s’arrêter à ces deux signes d’espérance mais à comprendre ce qu’ils veulent manifester : l’amour de Dieu révélé sur terre et sa bonté infinie qu’il a fait resplendir sur le monde.
“Il n’y a pas de pandémie ou de crise qui puissent éteindre cette lumière”, a-t-il rappelé avant d’encourager le monde à tendre la main à ceux qui en ont le plus besoin. “Ainsi Dieu naîtra de nouveau à nous et au milieu de nous”, a-t-il conclu.
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