Après quatre jours de dépouillement, Joe Biden a été donné vainqueur de l’élection présidentielle par les médias américains, ce samedi 7 novembre. Le président de la Conférence des évêques des États-Unis, Mgr José H. Gomez, a appelé le jour-même à « se rassembler dans un esprit d’unité nationale ».
Après une campagne houleuse, marquée par une crise sanitaire mondiale et des affrontements virulents entre les deux camps, le temps est désormais à l’unité. C’est en quelques mots le message qu’a voulu faire passer le président de la conférence des évêques catholiques des États-Unis, Mgr José H. Gomez. Quelques heures à peine après l’annonce des résultats par les médias américains, l’archevêque de Los Angeles a officiellement reconnu la victoire du candidat démocrate, Joe Biden. « Nous félicitons monsieur Biden et reconnaissons qu’il rejoint le défunt président John F. Kennedy en tant que deuxième président des États-Unis à professer la foi catholique », a-t-il remarqué dans un communiqué. Il ajoute : « Le peuple américain s’est exprimé lors de ces élections. Le moment est venu pour nos dirigeants de se rassembler dans un esprit d’unité nationale, d’engager le dialogue et de faire des compromis pour le bien commun ».
La démocratie exige que nous nous comportions tous comme des personnes vertueuses et pratiquant l’autodiscipline.
Particulièrement disputée, cette élection présidentielle a battu le record historique de participation. Selon plusieurs estimations, plus de 66% d’américains auraient voté cette année, soit environ 158 millions d’électeurs. C’est beaucoup plus que les années précédentes. En 2004 et 2008 par exemple, le taux de participation avait difficilement franchi la barre des 60%. Finalement, seuls 4 millions de bulletins séparent Joe Biden et Donald Trump. Symbole de la vision profonde des américains, le vote chrétien est très difficile à situer. « Même si nous pouvons être en profond désaccord dans nos débats sur des questions de droit et de politique publique, déclare Mgr José H. Gomez, la démocratie exige que nous nous comportions tous comme des personnes vertueuses et pratiquant l’autodiscipline ». « Elle exige que nous respections la libre expression des opinions et que nous nous traitions mutuellement avec charité et civilité », ajoute-t-il.
Deuxième président catholique des États-Unis
Au lendemain de l’annonce de son élection, Joe Biden -catholique pratiquant- a maintenu sa routine dominicale et s’est donc rendu à la messe, dans une église près de chez lui à Wilmington (Delaware). Il était accompagné de sa fille Ashley et de son petit-fils Hunter. L’ancien vice-président de Barack Obama est ensuite allé se recueillir sur la tombe de son fils aîné, Beau, décédé en 2015 d’un cancer au cerveau.
President-elect Joe Biden attended mass and visited the grave of his son Beau Biden in Wilmington, Delaware, the day after winning the U.S. election. https://t.co/gCFYTttbDL pic.twitter.com/OibtZokBzQ
— The New York Times (@nytimes) November 8, 2020
Un temps pour semer et un temps pour guérir.
La veille, il avait prononcé son premier discours de président élu, appelant à l’unité en citant notamment l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour tout, un temps pour construire, un temps pour récolter, un temps pour semer et un temps pour guérir ». Il est le deuxième président catholique de l’histoire des États-Unis, soixante ans après John Fitzgerald Kennedy. À noter cependant que ses positions en faveur de l’avortement et du mariage homosexuel ne font pas l’unanimité dans les rangs de ses coreligionnaires.
Président élu, Joe Biden devra patienter un peu plus de deux mois avant d’entrer à la Maison Blanche. Le 20 janvier prochain, il prêtera serment sur la Bible comme le veut la tradition, qui remonte à George Washington, premier président de l’histoire des États-Unis.
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