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Liberté de culte : Jean-Luc Mélenchon, l’allié inattendu des catholiques ?

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Nicolas Boutin - publié le 05/11/20
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Le débat sur la réouverture des lieux de culte pendant le confinement s’est invité à l’Assemblée nationale, mercredi 4 novembre. Le député insoumis Jean-Luc Mélenchon a tenu à y apporter sa contribution. La mobilisation pour la levée de l’interdiction de l’exercice du culte reçoit des soutiens inattendus. Alors que le Conseil d’État examine, ce jeudi, les nombreuses requêtes en référé-liberté, les députés ont longuement débattu sur des amendements relatifs à la reprise du culte, mercredi 4 novembre, alors que l’hémicycle devait se prononcer sur la prorogation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février 2021. 


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Dans le contexte du deuxième confinement, le gouvernement a, dans un premier temps, autorisé la célébration du culte jusqu’au lundi 2 novembre inclus, afin de permettre aux fidèles de fêter la Toussaint. Mais depuis mardi, les célébrations ne peuvent plus se dérouler devant une assemblée. 

“La liberté de culte a fondé la liberté de conscience”

Si de nombreux religieux, catholiques ou croyants se sont levés contre cette mesure, le député insoumis, fervent militant de la laïcité, Jean-Luc Mélenchon a tenu à défendre la liberté du culte, rappelant les origines ancestrales de ces pratiques. “Les rites funéraires ont 120.000 ans et sont antérieurs à la présence des Homo sapiens. De la même manière, les rites de culte sont aussi vieux que l’humanité elle-même”, a déclaré le député au sein de l’hémicycle. Il a également insisté sur le fait que la liberté du culte “est consubstantielle” à la liberté de conscience. “La liberté du culte a fondé la liberté de conscience parce que seule la reconnaissance de la liberté de conscience a permis de finir par reconnaître la liberté du culte”, a-t-il ajouté. 

 

Se refusant d’argumenter sur “l’incohérence de la décision”, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé “le caractère inhumain” de la décision prise par le gouvernement. “Le plus douloureux du confinement est tous les liens humains et sociaux qu’il brise”, a soutenu le parlementaire.

Les amendements rejetés

“Nous ne sommes pas sur des sujets annexes. Le droit pour chaque personne de croire en Dieu ou de ne pas croire en Dieu et d’avoir d’autres pratiques est consubstantiel à sa nature humaine. Il est donc absolument exclu que l’on puisse empêcher qui que ce soit de procéder comme il l’entend pour le manifester, à condition que les conditions en soient claires”, a conclu le député des Bouches-du-Rhônes. 



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Malgré ce soutien de poids de la part des députés du groupe de la France insoumise, l’amendement n°109 de la députée non-inscrite de l’Hérault, Emmanuelle Ménard, destiné à préserver la liberté d’exercer son culte publiquement n’a pas été adopté. 130 députés ont voté pour, 250 contre, parmi les 384 élus présents dans l’hémicycle. Même scénario pour l’amendement n°130, déposé par le député LR Philippe Gosselin, demandant au gouvernement de  maintenir l’exercice des cultes de façon réelle et non théorique, au sujet duquel 244 députés ont voté contre et 132 pour. 

C’est désormais au Conseil d’État, saisi en référé-liberté par plus d’une dizaine de requérants, d’apprécier ce jeudi 5 novembre si la situation sanitaire justifie l’interdiction de célébrer la messe et d’autres sacrements en communauté. Le 18 mai dernier, à la sortie du premier confinement, il avait ordonné au gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place “des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de déconfinement”.



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