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L’étonnante histoire du Christ qui veille sur les sauveteurs en montagne

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Dépose d'une statue du Christ dans le massif du Mont-Blanc, 15 août 1988.

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Agnès Pinard Legry - publié le 24/10/20
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C’est pour rendre hommage aux sauveteurs en montagne qu’une statue du Christ a été déposée le 15 août 1988 sur une vire dominant le refuge du Requin, situé au cœur du massif du Mont-Blanc.On dit souvent que la montagne offre à l’homme tout ce que la société oublie de lui donner. Mais elle lui prend aussi beaucoup. Parfois même jusqu’à sa vie, comme en témoigne les quelque 100 personnes qui meurent chaque année en montagne en France. Un chiffre qui pourrait être bien plus important sans le travail fourni par les secours en montagne. Équipages d’hélicoptères de la Sécurité civile, de la gendarmerie, sauveteurs de la Fédération Française de la Montagne, compagnies de sapeurs-pompiers, pisteurs secouristes, moniteurs de ski, guides de haute montagne, maîtres-chiens d’avalanche… C’est pour leur rendre hommage ainsi qu’aux milliers de personnes secourues qu’une statue du Christ a été installée il y a 32 ans, le 15 août 1988, sur une vire dominant le refuge du Requin, au cœur du massif du Mont-Blanc, et que l’on aperçoit de toute la Vallée Blanche.

Son histoire mérite d’être contée. Secrétaire de l’amicale d’un groupement d’hélicoptère de Chamonix, Francis Delafosse entreprend au cours des années 1980 les démarches administratives afin d’installer une représentation stylisée d’un “Christ Rédempteur” afin de rendre hommage au “Secours en montagne”. “J’ai entrepris les démarches administratives sans rencontrer toutefois beaucoup d’enthousiasme auprès des autorités concernées”, raconte-t-il dans un témoignage oublié sur un site spécialisé dans les hélicoptères.



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“En réponse aux nombreux courriers, nous recevons une lettre en provenance de la Secrétairerie d’État du Vatican écrite par Mgr Martinez, il nous transmet un message de Jean Paul II (lui-même grand amateur de montagne, ndlr) soutenant pleinement notre démarche”. Dès lors les choses s’accélèrent. Mais il faudra encore l’approbation de Gilles Ménage, directeur de Cabinet de François Mitterrand, “pour voir s’ouvrir enfin les portes récalcitrantes aux autorisations nécessaires”.

C’est le sculpteur René Broissand qui est retenu pour réaliser le projet : une statue en inox de deux mètres quarante de hauteur et d’un poids de 130 kilos. “Nous avons pu obtenir que celle-ci soit hélitreuillée par nos soins de la place du Mont Blanc jusqu’au sommet de l’Aiguille du Capucin du Requin à 3.300 mètres d’altitude, en hommage aux sauveteurs et aux 30.000 personnes secourues depuis les années 1950”, détaille encore Francis Delafosse.


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Le grand jour est fixé au 15 août 1988, fête de la compagnie des guides de Chamonix. “Tous deux mécaniciens d’équipage, Noël Rivière et moi-même, placés côte à côte pour stabiliser la statue accrochée au câble, prenons la direction du centre-ville à bord de notre Alouette, pilotée par Roger Colin le chef de la base”, relate encore Francis Delafosse. Sur la place du Mont Blanc, la statue installée sur un véhicule des sapeurs-pompiers, se trouve entourée de plusieurs centaines de personnes. “Nous arrivons très vite sur zone et nous descendons lentement le câble vers elle. Sitôt accrochée, elle remonte vers l’hélico en stationnaire qui prend la direction de la Vallée Blanche, le tout escorté par les deux autres Alouette et entourés de quatre “hélicoptères privés” chargés du transport des cameramen et photographes”.

Souvenez-vous que vous avez là un guide qui vous conduira vers d’autres sommets, vers d’autres chemins, ceux de la vie éternelle.

Quelques minutes plus tard, arrivée au sommet de l’Aiguille du Capucin, la statue est réceptionnée par quatre représentants du secours en montagne (C.R.S., gendarme, civil et sapeur-pompier) pour être fixée sur le rocher. L’opération réussie, “nous prenons du recul pour admirer cette œuvre qui se présente majestueuse et brillante, telle une statue de glace dominant la Vallée Blanche”, conte Francis Delafosse. Depuis lors, elle veille sans relâche sur celles et ceux qui s’élancent sur les flans du massif du Mont-Blanc mais aussi sur ceux qui y ont perdu la vie. “Le Christ ressuscité nous rappelle que toute vie est précieuse. Que tous ceux qui passent près de cette statue au départ comme au retour d’une course ne demeurent pas indifférents”, avait ainsi rappelé l’abbé Comtat, curé de la paroisse, lors de la bénédiction de la statue en août 1988. “Souvenez-vous que vous avez là un guide qui vous conduira vers d’autres sommets, vers d’autres chemins, ceux de la vie éternelle”.

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