Jeune couple marié depuis deux ans, Alban et Aude ont parcouru 1.700 kilomètres de Cléry-Saint-André (Loiret) à Rome, en tandem. Une manière radicale de se mettre à l’écoute et au rythme de l’autre. L’idée de pédaler en couple sur un tandem ne date pas d’hier. Cela remonterait à l’été 1936, l’année des premiers congés payés. « De cette époque date la mode du tandem : mari et femme, amoureux et promise, enfourchaient la petite reine à deux places », raconte Benigno Cacérès dans son Histoire de l’éducation populaire (1964). C’est ce qu’on fait Alban et Aude en juillet dernier. Un périple d’un peu plus de trois semaines, d’une basilique à l’autre : de Notre-Dame de Cléry (Loiret) à saint Pierre de Rome. Une expérience conjugale et spirituelle forte.
« Mariés depuis deux ans, sans enfant, nous avions envie de partir ensemble à l’aventure, de vivre dans l’effort, à un autre rythme, confient Alban et Aude. C’était l’occasion pour nous, entre deux périodes professionnelles, de souder notre couple et de confier au Seigneur nos projets de vie ». C’est ainsi qu’ils investissent dans un tandem, et parcourent, en passant par la vallée de la Maurienne, le col du Mont Cenis et la Via Francigena, les 1.700 kilomètres qui les séparent de Rome, avec une tente et une demi-sacoche chacun pour tout bagage. Ils en tirent de belles leçons pour leur vie de couple.
Demeurer un soutien pour l’autre
« Nous étions obligés de pédaler au même rythme, sinon ça ne marche pas ! Mais pas nécessairement avec la même intensité, racontent-ils. Le tandem présente l’avantage de pouvoir équilibrer différemment l’effort fournit par chacun. Selon les moments, nous étions pour l’autre une force et un soutien sur lequel il pouvait réellement compter ». Une belle manière d’illustrer ce qui fait aussi tenir un couple : la confiance en l’autre, et cette capacité à devenir tour à tour un soutien pour son conjoint.
Tout est question de communication
Voyager sur le même vélo, cela demande quelques efforts de communication, surtout au début ! « Nous avons retrouvé de la simplicité dans notre relation », témoigne le jeune couple : être à l’écoute, faire attention à l’autre, échanger, partager, parler de tout ce qui nous passe par la tête, laisser la place au silence, aussi, sans que cela soit pesant. En tandem, ils ont pu partager les mêmes sensations au même moment : la joie, les rires, mais aussi la fatigue, l’effort, les difficultés liées à l’épreuve physique que représentaient certaines étapes du parcours. Et lorsqu’il y a eu des tensions, « pas moyen de s’échapper ! », se rappellent-ils. « Nous avons compris que se demander pardon, même dans les petits détails, était la solution pour continuer à avancer et voyager léger ». Une démarche qui n’est pas réservée aux seuls amateurs de tandem.
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Cadencer sa journée au rythme de la prière
Comme tout bon coureur de fond, le couple s’efforçait de respecter le même rythme tous les jours, une bonne manière pour tenir sur la durée. En outre, « cela nous a permis de nous adapter à un rythme commun de cheminement ». Un rythme cadencé par l’effort physique mais aussi par des méditations et des prières, personnelles ou en couple. « Comme nous commencions notre journée vers 6 heures, à la fraîche, c’était le moment propice pour la méditation des lectures du jour, en silence, sur notre vélo. Puis nous récitions des dizaines de chapelet à différents moments de la journée, cela cadençait notre route. Nous avons confié nos projets de vie et les différentes intentions des personnes que nous rencontrions sur notre chemin. Un prêtre que nous connaissons bien nous avait spécialement demandé de prier et d’offrir nos efforts pour la sanctification des prêtres. Une intention qui était au cœur de nos journées ». Et si cadencer, chacun à sa mesure, sa journée au rythme de la prière était le secret d’un couple qui dure ?
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