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"Si nous étions une nation ciblant les symboles d’autres croyances, le monastère de Sumela que nous avons eu pendant les cinq derniers siècles, disparaîtrait pour toujours". C’est avec ces mots que le président Erdogan a participé, en vidéo, à la réouverture du monastère de Sumela, après trois ans d’importants travaux de rénovation. Il en a profité pour annoncer que "le 15 août, nos citoyens orthodoxes pourront célébrer les services religieux suspendus pendant la période de restauration au monastère de Sumela".
La restauration du majestueux monastère a été achevée après trois ans de travaux colossaux, de l’aménagement paysager au renforcement géologique de ce site exceptionnel agrippé à la falaise, à 1.200 mètres d'altitude. Situé dans la région de Maçka, en Turquie, le monastère est un site unique au monde et attire chaque année des milliers de touristes. Il est inclus dans la liste temporaire de l’Unesco des sites du patrimoine mondial depuis l'an 2000.
L’histoire du monastère, à l’image du pays ou de la basilique Sainte-Sophie, est pleine de rebondissements ! Selon la tradition locale, il aurait été fondé en 386 par deux moines grecs. La légende affirme que ceux-ci ont découvert une icône de la Vierge Marie dans une caverne de la montagne et ont décidé de s'y établir pour construire un monastère. Pendant sa longue histoire, le monastère a été plusieurs fois ruiné, puis rénové par différents empereurs (notamment au VIe siècle par l'empereur Justinien). Prenant sa forme actuelle au XIIIe siècle, il est à son apogée durant le règne d'Alexis III (1349-1390) de la dynastie des Comnènes. Après la conquête par le sultan ottoman Mehmed II en 1461, sa protection est accordée par ordre des sultans successifs. En 1860, le monastère est même agrandi mais il doit être finalement abandonné en 1923, à la suite des échanges de population entre la Grèce et la Turquie. Le gouvernement turc le laisse tomber en ruines et tout ce qui n'a pas été emporté est pillé.
Les fresques sont alors recouvertes de chaux et non pas grattées, ce qui va les préserver. Depuis 2000, le gouvernement turc a entrepris des travaux de restauration du site, devenu une attraction touristique en raison de sa situation spectaculaire. La chaux a été enlevée et les fresques sont à nouveau visibles.
Dans un contexte international tendu suite à la transformation de Sainte-Sophie en mosquée, cette annonce offre sans nul doute un certain soulagement aux 180.854 chrétiens que compte le pays (0,4% de la population totale). Et Marie, reine de la paix, pourra être fêtée majestueusement le 15 août prochain.