Un incendie s’est déclaré ce samedi 18 juillet matin dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, ravageant une grande partie de la cathédrale dont le grand orgue. Après avoir constaté trois départs de feu, une enquête a été ouverte pour « incendie volontaire ». L’homme placé en garde à vue samedi a finalement été remis en liberté dimanche soir, “sans aucune poursuite”. C’est une image qui restera gravée dans la mémoire des Nantais et des touristes présents. Ce samedi 18 juillet matin vers 7h45, un feu a ravagé partiellement la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes (Loire-Atlantique). Alors qu’une centaine de pompiers a été mobilisée afin de contenir le feu, ce dernier a pu être maîtrisé en quelques heures, a indiqué le général Laurent Ferlay, chef des pompiers de la région Loire Atlantique. « Ce n’est pas un scénario à la Notre-Dame de Paris », a-t-il déclaré aux journalistes en rappelant que « le toit n’a pas été touché ».
Le père François Renaud, administrateur en charge de la cathédrale en raison d’une vacance du siège épiscopal, a pu rentrer avec les pompiers à l’intérieur de la cathédrale et a déclaré que « le grand orgue avait complètement disparu ». « C’est très impressionnant et c’est une perte inestimable », a-t-il ajouté avec émotion. Saluant l’engagement des pompiers, des policiers et de la société civile, le diocèse de Nantes a appelé « les catholiques à s’unir dans la prière ».
Dans la #CathedraledeNantes, il ne reste rien de l’orgue récemment rénové, ni des vitraux du 16e siècle, les plus anciens. Photo du père François Renaud qui a pu constater les dégâts @F3PaysdelaLoire pic.twitter.com/SLL1Zjymty
— Eleonore Duplay (@Eleonoreduplay) July 18, 2020
“C’est non seulement une part du patrimoine religieux qui est détruit mais aussi un symbole de la foi catholique qui est entamé.”
Après l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019 et celui de cette même cathédrale de Nantes en 1972, “c’est non seulement une part du patrimoine religieux qui est détruit mais aussi un symbole de la foi catholique qui est entamé, blessant le cœur de toutes celles et tous ceux pour qui ces édifices sont des lieux de prière, des refuges spirituels, des repères pour leur foi”, a indiqué la Conférence des évêques de France (CEF) dans un communiqué.
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Depuis Bruxelles, le président de la République, Emmanuel Macron s’est entretenu avec Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF afin de lui “dire sa compassion”. “Il a tenu à exprimer le lien qui unit la communauté nationale à la communauté catholique devant ce nouveau drame”, a indiqué la CEF. “Cet édifice qui exprime l’âme d’une ville, se trouve meurtri”, a regretté Mgr Eric de Moulin-Beaufort. “Que la foi, l’espérance et la charité qui y sont signifiées nous fassent vivre toujours davantage! ”
Après Notre-Dame, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, au cœur de Nantes, est en flammes. Soutien à nos sapeurs-pompiers qui prennent tous les risques pour sauver ce joyau gothique de la cité des Ducs.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 18, 2020
Suite à l’incendie de la cathédrale, le Premier ministre Jean Castex s’est rendu sur place dans l’après-midi avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. “Je veux d’abord rendre hommage au dévouement et au très grand professionnalisme des sapeurs-pompiers mobilisés dès le début du sinistre et qui l’ont géré avec une efficacité remarquable”, a notamment déclaré le chef du gouvernement. La maire de Nantes, Johanna Rolland, était sur place dès le début de la matinée et a assuré qu’elle serait “particulièrement attentive à ce que tout soit mis en oeuvre pour déterminer les causes exactes (du sinistre), avec la plus grande certitude”.
Visite de la #cathédrale avec le premier ministre, c’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que nous constatons la destruction des vitraux remontant au règne d’Anne de Bretagne et du grand orgue vieux de 400 ans. pic.twitter.com/Ql5GaNPHNF
— Johanna Rolland (@Johanna_Rolland) July 18, 2020
L’homme placé en garde à vue libéré
Quelques heures après l’incendie, le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, a annoncé qu’une enquête avait été ouverte pour « incendie volontaire », tandis qu’un expert venu de Paris était attendu sur place dès l’après-midi. « L’enquête est ouverte sur la base des constatations effectuées, après découverte de trois départs de feu espacés les uns des autres (…) au niveau du grand orgue, à droite et à gauche de la nef », a expliqué le procureur.
Dans le courant de l’après-midi, un ressortissant rwandais de 39 ans a été interpellé, puis placé en garde à vue. Cet homme, qui « était suivi et hébergé par le Diocèse, comme d’autres hommes », « était chargé de fermer la cathédrale vendredi soir ». Dimanche soir, il a finalement été remis en liberté “sans aucune poursuite”, a indiqué le procureur. L’enquête se poursuit.
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