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La “sainte indifférence”, la bonne méthode pour faire un choix

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Mathilde de Robien - publié le 13/06/20
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Saint Ignace de Loyola a laissé dans ses Exercices spirituels de nombreux conseils et outils d’aide au discernement. L’un d’eux consiste à faire l’expérience de la “sainte indifférence” afin de ressentir quelle est la volonté de Dieu.

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Sainte indifférence. Le rapprochement des deux termes a de quoi surprendre. Comment l’indifférence, sentiment plutôt rare dans la littérature chrétienne qui exhorte davantage à la bienveillance et à la charité, peut-elle être sainte ? Chez saint Ignace, l’indifférence n’est pas synonyme de désintérêt ni de mépris. Elle est une manière de se détacher, provisoirement, d’un choix A ou d’un choix B pour permettre à l’Esprit-Saint de souffler et de faire pencher la balance vers le côté qui est le mieux pour soi.

L’acte d’oublier, de mettre de côté, durant quelques heures, ses préférences personnelles, ses ambitions, ses craintes, de ne pas s’attacher à une solution plutôt qu’à une autre, permet de laisser émerger la volonté de Dieu en soi. « Ignace savait que, en quelqu’un qui a complètement renoncé à ses volontés propres, le désir qui lui reste alors dans le cœur coïncide exactement avec la volonté de Dieu sur lui », a commenté son secrétaire, selon André Louf dans La grâce peut davantage (DDB).

Les choix de vie sont des moyens, pas des fins

D’ailleurs saint Ignace n’utilise pas le mot “indifférence” mais il écrit : “Il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées”. Une disposition de l’esprit volontaire, provisoire et préalable à tout choix. Il continue : “de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés”. Et quelle est cette fin pour laquelle l’homme a été créé ? Il y répond en amont : “L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme” (Exercices spirituels).

Pour saint Ignace, ce qui compte est la finalité, c’est-à-dire “la louange de Dieu et notre salut”. Et nos choix de vie ne doivent être considérés que comme des moyens pour y parvenir et non comme des fins en soi : « Ainsi se trompent-ils ceux qui décident d’abord d’épouser une femme (…) et ensuite de servir ainsi Dieu : ils usent à contretemps de la fin et du moyen ». En revanche, en contemplant d’un « œil pur et simple » comme le préconise le saint basque, notre finalité, « nous cessons d’absolutiser (donc d’idolâtrer) l’un des deux chemins », explique le père Pascal Ide dans son livre Comment discerner (Editions Emmanuel). « En se détachant des chemins qui, absolutisés, deviennent comme des buts, l’esprit pleinement obéissant devient libre. Et alors la volonté humaine peut véritablement adhérer et même s’identifier à la volonté divine », précise Pascal Ide.



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