1Des apparitions liées à l’histoire de l’Église
Quand on pense aux apparitions de Fatima, on a en tête l’image de trois petits bergers fronçant les sourcils devant une maison en pierre, ou encore celle d’une foule venue assister au "miracle du soleil". Ce qui est certain, c’est que les événements qui se sont déroulés dans ce petit village de l’ouest du Portugal se sont inscrits durablement dans l’histoire de l’Église. Jugez plutôt. Le pape Jean Paul II a remercié en son temps Notre-Dame de Fatima de l’avoir épargné lors de la tentative d’assassinat dont il fut victime en 1981. L’Église a rendu le troisième secret de Fatima public en 2000. Et plus récemment le pape François a érigé les voyants de Fatima comme modèles pour toute l’Église en 2017.
2La fidélité compte plus que la prospérité
La Vierge est apparue à des petits bergers qui vivaient dans un grand dénuement, à une époque où la médecine était bien moins développée qu’aujourd’hui (la pénicilline n’avait pas encore été découverte) et où la situation économique et politique étaient particulièrement instables. Mais au cours de ses apparitions, la Vierge ne leur a pas parlé de cela. Elle leur a demandé de dire le chapelet tous les jours, assidûment, et de "supporter toutes les souffrances [que Dieu] voudra [leur] envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs". En cette période de pandémie, de nombreuses personnes s’inquiètent de leur santé et de leur situation économique, à juste titre. Mais la Vierge de Fatima vient avec douceur nous rappeler que c’est de notre fidélité au Seigneur dont nous avons à nous soucier en premier lieu.
3La guerre est une conséquence du péché
Un jour de juillet, la Vierge a délivré aux petits bergers une dure leçon sur les réalités de la vie : elle leur a fait voir à quoi ressemblait l’enfer et les a mis en garde contre une guerre si les pécheurs ne se repentaient pas. Les hommes ont été créés à l’image de Dieu, si bien que lorsque nous manquons de respect les uns envers les autres (et envers nous-mêmes), nous offensons Dieu. Malheureusement, "le péché crée un entraînement au péché" (CEC n°1865) qui bien vite dégénère en toutes sortes de conflits. L’enfer est la conséquence ultime de notre opposition à l’image de Dieu, mais chaque situation de conflit, chaque manifestation de haine, comme par exemple les violences conjugales ou la discrimination raciale, en est un écho dans nos vies.
4Dieu désire notre amour plus que tout
Le miracle de Fatima peut susciter de l’incompréhension : les petits bergers apprennent que "Dieu est très offensé" par nous et réclame "pénitence, pénitence, pénitence !" Que cela signifie-t-il ? Quand une mère voit ses enfants manquer de respect à leur père et détruire les biens qu’il leur a donnés, n’est-elle pas tentée de dire la même chose que ce que dit la Vierge au monde à Fatima en 1917 ? Le comportement des enfants n’est pas simplement de la désobéissance, mais un terrible rejet de l’amour reçu. Si Dieu ne nous aimait pas, Il ne ferait pas grand cas de notre volonté d’autodestruction. Mais Il désire tant notre amour que sa mère nous supplie de revenir vers Lui.
5La prière en famille peut rebâtir le monde
On dit souvent que les enfants peuvent changer le monde. Cela ne tient pas à leur témoignage personnel, à l’impact que certains peuvent avoir sur leurs pairs ou à leur influence sur le plan politique, même s’ils peuvent parfois jouer un rôle non négligeable par ce biais. Leur vrai pouvoir pour changer le monde tient dans les trois "C" de Fatima : Consoler Dieu par la prière, Convertir les pécheurs par le sacrifice, et être fidèle à Jésus par l’intermédiaire de Marie dans la prière du Chapelet. L’exemple des enfants de Fatima le montre : la prière qu’ils ajoutèrent au rosaire freina l’expansion du communisme, à leur suite des générations de catholiques se mirent à offrir des sacrifices à Dieu pour les autres, et ils suscitèrent un élan révolutionnaire de consécration mariale à travers le monde. La fête de Notre-Dame de Fatima figure au calendrier de l’Église afin de nous rappeler que leur mission ici-bas n’est pas achevée.