Le procès en béatification de Karol et Emilia Wojtyla, les parents de saint Jean Paul II, débute solennellement ce jeudi 7 mai à Wadowice, ville natale du pape polonais.
À quelques semaines du 100ème anniversaire de la naissance de Jean Paul II, célébré le 18 mai, la nouvelle va ravir de nombreux catholiques polonais : ce jeudi 7 mai, le tribunal dédié à la cause de béatification des parents du pape polonais va officiellement ouvrir sa première session plénière. Le postulateur du procès est le père Slawomir Oder, celui qui par ailleurs a été le postulateur de la canonisation de Jean Paul II. L’ouverture solennelle aura lieu en la basilique Notre Dame à Wadowice, lieu de naissance du futur pape. Elle sera suivie d’une messe célébrée par Mgr Marek Jedraszewski, archevêque de Cracovie.
« Aucun doute que l’attitude spirituelle du futur pape a été formée au sein de sa famille grâce à la foi profonde de ses parents. Karol, sous-officier et Emilia Wojtyla, institutrice, pourraient être des modèles de sainteté pour nos familles contemporaines », a déclaré le cardinal Stanislaw Dziwisz, après l’annonce de la possible béatification des parents de celui dont il a été le secrétaire pendant tout le temps de son pontificat.
La famille, le séminaire domestique
Les parents du futur pape ont eu trois enfants. Le fils ainé, Edmund, est mort à l’âge de 26 ans alors qu’il exerçait la profession de médecin. Entre lui et Karol, futur pape Jean Paul II et saint patron des familles, les parents avaient également eu une fille : Olga, morte quelques jours après sa naissance.
Très croyante, ayant suivie une scolarité chez des religieuses, Emilia est décédée à l’âge de 45 ans, le 13 avril 1929, suite à une insuffisance cardiaque. Le petit Karol avait alors à peine 9 ans. Son père, sous-officier, homme profondément religieux, a consacré toute sa vie de veuvage à son jeune fils.
« Ma gratitude va surtout à mon père, resté prématurément veuf. Je n’avais pas encore fait ma première communion quand je perdis ma mère. Après sa mort, et par la suite, après la disparition de mon frère aîné, je suis resté seul avec mon père », écrivait Jean Paul II dans son ouvrage Ma vocation, don et mystère.
Au sujet de son père qui est mort en pleine Seconde guerre mondiale, le 18 février 1941, il ajoutait
« Je pouvais l’observer dans sa vie quotidienne, qui était austère. Il était militaire de profession et, lorsqu’il fut veuf, sa vie devint une vie de prière constante. Il m’arrivait de me réveiller la nuit et de trouver mon père à genoux, de même que je le voyais toujours à genoux dans l’église paroissiale. Entre nous, nous ne parlions pas de vocation au sacerdoce, mais son exemple fut pour moi, en quelque sorte, le premier séminaire, une sorte de séminaire domestique »