Dans un entretien à Vatican News, Lionel Cheylus, volontaire au Liban auprès de personnes handicapées relate la manière dont lui et ses “colocataires” vivent le confinement. Parti avec la Délégation catholique pour la coopération (DCC), un organe officiel de l’Église de France pour le volontariat international, il ne s’imaginait pas que sa mission prendrait cette tournure inattendue.Ce confinement général, il ne l’avait pas prévu. En ce printemps 2020, la mission de Lionel Cheylus commence tout juste au Liban lorsque le gouvernement ordonne le confinement de sa population. Le 15 mars dernier, l’État prie ses presque sept millions d’habitants de rester chez eux, déclarant “l’état d’urgence sanitaire”. Alors qu’il a la possibilité de rentrer en France, il ne se voit pas quitter le volontariat : “Très vite, j’ai senti qu’il y avait un appel ici”, explique le volontaire.
La mission de Lionel s’est vue totalement transformée. La fête de Pâques également : plus de “grand-messe dans une paroisse voisine”, ni les “autres activités prévues”. Il est tout de même question de fêter la Résurrection du Christ “joyeusement”. A cet effet, de nombreux temps de prière car “la vie spirituelle ne doit pas s’arrêter” et un bon repas ont été partagés.
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Le jeune homme parti pour s’occuper de personnes handicapées est devenu chef de projet pour l’association Anta Akhi, “toi mon frère”. Par ce bénévolat, Lionel trouve d’autres moyens de se mettre au service durant ce confinement. Pâques est vécue en communion avec “toutes les personnes handicapées actuellement chez elles” et “les salariés de l’association loin de nous, mais proches du cœur”, témoigne-t-il
Une fraternité hors du commun dans la mission
Cet appel à poursuivre la mission se confirme à travers ce qu’il vit. La maison est emplie de “fraternité”, il existe une vraie “vie communautaire et familiale intense”, constate-t-il. Le jeune homme relève les principales qualités des personnes porteuses de handicap qui vivent avec lui. Faisant preuve de “recul”, d’“humilité” et d’“introspection”, celles-ci donnent du sens à sa mission, et apprennent beaucoup de choses au volontaire.
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Face à la pandémie, ces personnes “à infirmité motrice ou à maladie dégénérative” gardent la tête froide, et vivent la situation avec “beaucoup de sérénité” apprécie le bénévole. De plus, il note qu’elles ont un rapport à la mort particulier, “bien à eux”, étant familiers de celle qui emporte leurs amis chaque année. Ils se sentent eux-mêmes “faiblir chaque jour”, et ainsi leur “rapport au temps et à la mort “ prend un sens tout particulier dans leur vie, explique Lionel.
Cette mission, Lionel n’avait pas prévu de la vivre ainsi. Mais n’est-ce pas le sens profond de toute mission, qui vient souvent surprendre celui qui l’entreprend ? Car ce sont dans les épreuves que la joie véritable fait bien souvent son apparition, et dans la charité que les cœurs s’ouvrent à l’amour du Christ, pour laisser diffuser la lumière du don dans la mission pour l’autre.
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