Récemment fiancés, Pierre et Marie racontent les difficultés liées à leur éloignement forcé et livrent en même temps un beau témoignage sur le sens qu’ils souhaitent donner à cette période en choisissant de la vivre séparément.Qu’ils se marient dans un mois ou dans un an, le confinement pousse les fiancés à poser un vrai choix quant à leur manière de vivre : si certains ont décidé de passer le confinement sous le même toit, d’autres le vivent de manière séparée. Une question délicate puisqu’elle engendre un vrai changement dans la relation. Alors que le temps des fiançailles est cette période pendant laquelle deux personnes apprennent à se connaître en vue du mariage, le confinement ne permet pas de faire dans la demi-mesure. En effet, ne plus se voir implique nécessairement le manque de l’autre, une relation à distance en pleine préparation au mariage et une certaine solitude dans un quotidien bouleversé et parfois angoissant. C’est pourtant le choix qu’ont fait Pierre*, 27 ans, et Marie*, 23 ans, fiancés depuis quelques semaines et confinés dans des villes différentes, l’un en Seine-et-Marne et l’autre en Saône-et-Loire. Ils ne se sont pas vus depuis cinq semaines et témoignent pour Aleteia du sens qu’ils souhaitent donner à leurs fiançailles.
Vivre le confinement séparé : un choix difficile
En ces temps troublés par l’épidémie de covid-19, une épreuve de plus vient s’ajouter dans le quotidien des jeunes fiancés : la difficulté à passer du temps ensemble, d’autant plus s’ils habitent loin l’un de l’autre, ce motif n’étant pas jugé essentiel sur l’attestation de déplacement. Malgré cela, Pierre et Marie ont choisi de vivre le confinement séparément. Une situation pas évidente tous les jours : « Nous ressentons bien naturellement grandir en nous un désir profond de vie de foyer. Nous serions tellement heureux ensemble et nous nous apporterions un soutien précieux en cette période d’isolement familial et spirituel ! », reconnaissent-ils. « L’atmosphère générale liée à la pandémie pousse chacun à se recentrer, à se regrouper, en famille si possible. Pour des fiancés fous amoureux, cela se traduit plus particulièrement dans une impatience à vivre ensemble. Nous pourrions conclure qu’« à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », pour reprendre les propos récents de la Ministre du Travail », se sont-ils interrogés lors de leur cheminement. « Pourtant, dépassant nos craintes et acceptant l’épreuve fondatrice de la patience, cette réflexion commune a abouti à ce que nous réaffirmions en nous l’idéal de chasteté que nous souhaitons vivre pour nos fiançailles. »
« Chastes, mais pour qui et pourquoi ? »
Forts de leur réflexion et sans doute des fruits d’une retraite de fiancés effectuée juste avant le confinement, Pierre et Marie trouvent dans le confinement vécu de manière séparée le sens qu’ils souhaitent donner à leurs fiançailles. Un idéal qu’ils nomment la « Promesse d’Amour » : « Bien que tout tende à ce que nous soyons ensemble, vivre ce confinement tous les deux de façon précoce, à quelques mois de notre mariage, nous ferait vivre de facto en couple marié. En toute franchise, cette proximité tant attendue nous donnerait certainement envie d’aller plus loin dans certains gestes, de communiquer nos sentiments par ce magnifique langage des corps qui requiert pourtant d’être contenu afin de rester chastes », soulignent-ils. « Chastes, mais pour qui et pourquoi ? » se sont-ils longuement demandés. Pour eux, affirmer ce choix est l’occasion de se rappeler le sens profond de cette quête de pureté à laquelle le Seigneur convie les fiancés. « Cette chasteté est la plus belle preuve d’amour que nous pouvons offrir à l’être aimé ».
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Des fiançailles… à distance
Bien que Pierre et Marie ne se soient pas vus depuis le début du confinement, ils ont pris les grands moyens pour vivre leur relation et préparer leur mariage à distance. Alors qu’ils n’avaient pas pour habitude de s’appeler tous les soirs, ils dînent désormais ensemble tous les jours grâce à Facetime. Par ce biais également, ils échangent sur les livres qu’ils ont reçus le jour de leurs fiançailles. « Une bonne base de discussion pour aborder les questions de la préparation au mariage », explique Marie. Enfin, alors qu’ils ne fréquentent habituellement pas la même paroisse, ils ont décidé de regarder la même messe télévisée. Un moyen de reparler de l’homélie, et de goûter, le temps d’une messe, à la communion spirituelle.
*Les prénoms ont été changés.
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