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Mgr Aupetit : “Ne surtout pas parler de “faire le tri” entre les malades”

Mgr Aupetit, archevêque de Paris.

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Marzena Devoud - publié le 22/03/20
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Dans une lettre adressée aux soignants de France, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris et ancien médecin, les remercie d’être « en première ligne » et évoque les “choix douloureux” auxquels ils pourront être confrontés. Alors que l’épidémie de Covid-19 s’accélère, que le nombre de personnes de personnes décédées s’élève désormais à 562 en France, Mgr Michel Aupetit, qui a  exercé la profession de médecin généraliste avant d’être ordonné prêtre, s’adresse dans une lettre à ses « amis soignants ». « Je tenais tout d’abord à vous remercier d’être en première ligne pour secourir nos concitoyens », déclare-t-il en remarquant que tous les soignants aujourd’hui retrouvent ainsi le sens profond de leur vocation : « soigner vos frères humains qui sont dans la détresse ». Il espère que « la nation saura s’en souvenir quand les jours seront meilleurs ».


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Dans son courrier, Mgr Aupetit évoque de « vrais problème de conscience » auxquels certains soignants pourraient être confrontés devant l’afflux des malades. « Lorsque ceux-ci seront plus nombreux que les respirateurs qui peuvent leur sauver la vie, vous pourrez être amenés à faire des choix douloureux ». Pour l’archevêque de Paris, il ne faut surtout pas parler de faire un tri entre les malades : « La fin recherchée, qui est de sauver la vie ou de soulager le patient, est commune à tous. Les moyens pour y parvenir doivent être proportionnés à la réalité sanitaire » rappelle-t-il en citant le pape Jean-Paul II :

« L’obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes ; c’est-à-dire qu’il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d’amélioration » (Lettre encyclique Evangelium Vitae).

L’archevêque en appelle donc au « discernement concerté entre soignants » pour ajuster la réponse en fonction de l’état du patient et de ses chances objectives de survie. “Cela relève de votre compétence et de votre responsabilité”, conclut-il en proposant également son soutien spirituel personnel ainsi que celui des autres prêtres auprès des soignants comme auprès des mourants, des malades et de leurs familles.

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