Tous les vendredis de Carême, la Sainte couronne est exposée à la vénération des fidèles à l’église de Saint-Germain l’Auxerrois, à Paris. Il y a bientôt un an, cette précieuse relique aurait pu disparaître à tout jamais lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris. C’était sans compter sur le courage du père Jean-Marc Fournier, aumônier des sapeurs-pompiers de Paris, qui a pénétré dans la cathédrale en proie aux flammes, pour sauver ses trésors. L'objet, témoin du suplice de Jésus y était "affecté" depuis 1806. Mais ce n’est pas son emplacement initial. En 1238, après avoir acheté à grand frais la relique à un empereur byzantin, le roi de France Louis IX, futur saint Louis, fait édifier un reliquaire à sa mesure : la Sainte-Chapelle. La couronne y sera exposée jusqu’à la Révolution française.
Si son authenticité ne peut être scientifiquement établie et reste accessoire puisque une relique est offerte à la vénération, pas à l'adoration, c'est-à-dire qu'elle encourage les fidèles à élever leur âme vers Jésus-Christ, la Sainte Couronne d’épines est probablement la plus importante relique au monde. C’est l’Évangéliste saint Jean qui y fait référence (Jean, 19,12), rapportant que "les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre". Au IVè siècle, sainte Hélène, la mère de Constantin, récupère les instruments de la Passion en Terre Sainte, où ils étaient menacés par les invasions et les Perses en particulier. Avec les autres reliques, la couronne est progressivement transférée au Constantinople, jusqu’à son achat par saint Louis au XIIIè siècle. Lui-même très pieux, le Roi de France offre la couronne à la vénération publique dès 1248. Près de huit siècles plus tard, placée sous la garde des Chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem, elle attire toujours autant les fidèles.