Alors que L’Arche vient de publier ce samedi 22 février les conclusions d’une enquête révélant que Jean Vanier, le fondateur de L’Arche, a abusé sexuellement et spirituellement au moins six femmes entre 1970 et 2005, les réactions à cette annonce ont été vives, nombreuses… et douloureuses. « Douleur » et « consternation ». Ce sont les mots utilisés par les évêques de plusieurs pays à l’annonce des conclusions de l’enquête voulue par les responsables de L’Arche internationale et confiée à un organisme indépendant, sur le comportement qu’a eu Jean Vanier, fondateur de L’Arche, de son vivant. Ce dernier est accusé d’abus sexuels sur plusieurs femmes sur la base de témoignages « sincères et concordants portant sur la période 1970-2005 » de six femmes adultes, non handicapées. Avec ces victimes, Jean Vanier « a entrepris des relations sexuelles, généralement dans le cadre d’un accompagnement spirituel, et dont certaines ont gardé de profondes blessures », explique l’Arche internationale dans un communiqué.
Lire aussi :
Onde de choc après les révélations sur Jean Vanier
Faisant l’effet d’une terrible onde de choc, cette annonce a fait largement réagir. « Les Évêques de France ont ainsi appris avec stupeur et douleur ce que l’enquête ouverte par L’Arche internationale révèle aujourd’hui du comportement de Jean Vanier à l’égard de plusieurs femmes », a réagi la Conférence des évêques de France (CEF).
Un “immense désarroi”
“Beaucoup d’entre nous, religieuses et religieux, furent profondément marqués et touchés par Jean Vanier, par sa parole, par ses écrits, par son regard sur les plus fragiles, et ce, bien au-delà d’ailleurs de la fondation de l’Arche”, ont rappelé les responsables de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). “C’est dire notre immense désarroi aujourd’hui. Combien de nouvelles blessures faudra-t-il avant que la vérité se fasse dans l’ensemble de notre Église, et avant que nous ne prenions la mesure des dérives d’autorité et des perversions « spirituelles » qui sont venues justifier de tels méfaits”.
Évêque de Gap et Embrun, Mgr Xavier Malle a partagé sur Twitter sa “grande douleur” pour les victimes “mais aussi pour les proches de l’Arche”.
Grande douleur, d’abord pour les victimes mais aussi pour les proches de l’Arche, assistants, personnes handicapées, les communautés Foi & Lumière qui doivent tant à Jean Vanier.
Toute ma prière de ce jour, et mon soutien pour votre démarche courageuse.https://t.co/8vixoqa2S4 pic.twitter.com/EMFTU5cjCf— Mgr Xavier MALLE (@MgrXavierMALLE) February 22, 2020
“Si nous avons mis Jean Vanier sur un piédestal, nous nous sommes trompés. On se trompe toujours en faisant cela ! Car ce n’est pas sur un piédestal que nous trouvons l’Évangile mais avec les humbles. “, a confié Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et évêque accompagnateur de l’Arche internationale a confié à Famille chrétienne. Interrogé sur la sidération de nombreux catholiques, il explique : “Je comprends leurs réactions d’incompréhension, de tristesse et parfois de colère, peut-être leur sentiment de trahison. Pour moi, cette révélation m’oblige à revenir à l’essentiel. Où se trouve vraiment le Royaume de Dieu ? Il est insaisissable. Il se donne à voir dans quelques éclats de lumière furtifs que nous pouvons voir ici ou là. Les communautés de l’Arche le laissent voir. Voilà mon espérance”.
“Comment ne pas être triste et douloureux ce soir”, s’est interrogé le recteur du sanctuaire de Lourdes, Mgr Olivier Ribadeau Dumas, à la suite de ces révélations.
Comment ne pas être triste et douloureux ce soir ? Pour les femmes victimes d’abord, pour l’Arche ensuite, pour ceux pour qui #JeanVanier était une belle figure d’Evangile. Mais demeure la mission de voir et faire voir dans les personnes handicapées des frères et des soeurs.
— O.RIBADEAU DUMAS (@ORDUMAS) February 22, 2020
De tout cœur avec les victimes l’évêque de Montauban, Mgr Bernard Ginoux a rappelé : “Que la vérité se fasse mais que l’œuvre demeure !”
#JeanVanier . Nous en sommes accablés et nous plaignons les victimes. Que la vérité se fasse mais que l’oeuvre demeure! https://t.co/U4kgYR6e8c
— Bernard Ginoux (@mgrginoux) February 22, 2020