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Les quatre choses à retenir du procès Preynat

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Bérengère Dommaigné - publié le 18/01/20
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C’est un procès “hors norme” de l’avis même de la procureure qui vient de prendre fin à Lyon. Bernard Preynat était jugé cette semaine en correctionnelle pour des agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans commises entre 1986 et 1991. Avant d’annoncer le délibéré pour le 16 mars prochain, la juge a salué la bonne tenue d’écoute et de respect de part et d’autre. Voici ce qu’il faut retenir.

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1On a découvert de nouvelles victimes

La bonne tenue des débats a permis aux dix victimes de s’exprimer longuement et de se sentir écoutées. Si elles ne sont pas plus nombreuses, c’est que pour beaucoup d’entres elles (nées avant 1977), les faits sont prescrits. Ce qui n’a pas empêché certaines parties civiles, notamment les avocats d’associations de défense de l’enfance, de les citer, dont certaines qui jusqu’à présent ne s’étaient jamais manifestées. De son côté, Bernard Preynat a reconnu la fréquence de ses méfaits pendant vingt ans. “Vous êtes une imposture lui a demandé un avocat des parties civiles ?” Je ne dirais pas que ma vie a été une imposture, mais un drame pour moi, pour mes victimes, pour l’Église et pour la société”.

2On a jugé un homme, pas une institution

Comme l’a rappelé l’avocat de la défense lors de la plaidoirie, il s’agissait bel et bien du procès d’un homme, et non de l’Eglise. Bernard Preynat a reconnu une grande partie des faits reprochés et pour son avocat, “il aura eu le mérite de venir, malgré sa santé fragile, pour ne pas priver les victimes de sa présence”. Après l’avocat, Bernard Preynat a pris une dernière fois la parole à l’audience : “je suis venu avec le désir loyal de reconnaître les agressions dont je suis l’auteur. (…) Ma demande de pardon, je la réitère du fond de mon coeur. J’adresse mes excuses auprès des autres prêtres, auprès du diocèse et de l’Église que j’ai sali par mes agissements”.

3Les victimes se disent soulagées

A la sortie de cette semaine de procès, c’est l’apaisement qui transparaît dans les déclarations des victimes. Si beaucoup craignaient au départ la confrontation, le fait d’avoir pu s’exprimer et être écoutée est un réel soulagement. Comme Anthony, 39 ans, qui se dit “enfin libéré d’un immense poids et d’une souffrance de toute une vie”. D”autres victimes sont également venues dans le public. “Le débat était apaisé et digne, on en ressort tous grandi”, a indiqué Laurent, dont les faits sont prescrits mais qui a assisté à toute la semaine de procès. “Il a demandé pardon, c’est un pas, même si l’enfant de 10 ans que j’étais est mort et ne pourra lui pardonner, l’adulte de 51 ans que je suis a entendu cette demande, il me faudra du temps pour digérer mais les mots ont été dit”. La peine maximale encourue pour des faits d’agressions sexuelles étant de 10 ans, la procureure a réclamé “au moins huit ans ferme”, une peine qui semble “justifiée et pertinente” pour la majorité des victimes.

4Un délibéré attendu au printemps

Le délibéré sera rendu le 16 mars à 10h. Comme tout justiciable, Bernard Preynat aura la possibilité de faire appel, au pénal si condamnation à la prison il y a, au civil si condamnation financière. D’après un avocat interrogé sur place, il pourrait aussi demander à la Cour Européenne des Droits de l’Homme de se prononcer sur la prescription des faits. Mais personne ne peut encore savoir ce que fera cet homme de 74 ans.

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