C'est un paradoxe de plus pour cet artiste au talent reconnu mais pas pour ses œuvres religieuses. Jeune homme, doté d’une profonde spiritualité, Vincent Van Gogh a voulu devenir pasteur protestant, comme son père et son grand-père. Mais il échoue dans cette vocation, et il demande alors à son frère Théo : "Comment puis-je être utile au monde ? Ne puis-je pas servir quelque chose et être utile ?"
Il finira par trouver la réponse et sa vocation dans l'art. Étonnamment, il ne met pourtant jamais son zèle religieux dans la peinture de ses jeunes années. Et ce n’est qu’à la fin de sa vie, alors qu’il est admis dans un asile, qu’il se mettra à peindre des sujets religieux, en copiant les grands maîtres reconnus, avant de mourir le 29 juillet 1890. Ainsi, ses interprétations des œuvres de Delacroix et de Rembrandt sont les seuls tableaux véritablement religieux qu'il n’a jamais exécutés.
Il semble étrange qu'un homme doté d'un fonds d'imagination improbable n'ait pas tenté sa propre approche de la Crucifixion, de la Vierge à l'Enfant ou encore une des histoires bibliques qu'il connaissait bien, fils de pasteur oblige. Se serait-il cru indigne ou incapable ? Nous n’aurons cette fois pas la réponse.