Naguère asphyxiée par les voitures, la cathédrale de Bordeaux ne cesse de retrouver sa place spirituelle au cœur d’une ville d’échanges très animée.
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Voici la cathédrale Saint-André de Bordeaux, septième étape de notre série de portraits spirituels des cathédrales de France inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. La cathédrale fait partie du gigantesque ensemble portuaire « Bordeaux, Port de la Lune » inscrit au patrimoine de l’humanité en 2007. Malgré ses dimensions, son implantation urbaine est discrète.
La première cathédrale vouée à saint André en Occident
La cathédrale, consacrée par le pape Urbain II en 1096, est la première cathédrale vouée à saint André en Occident. Selon la tradition, sa dédicace aurait été décidé suite au rêve fait par saint Martial, évêque de Limoges et évangélisateur de l’Aquitaine, à la mort de saint André. La cathédrale actuelle possède une nef unique. À cause du sol marécageux, son clocher (appelé Tour Pey-Berland) a été construit à part, par l’archevêque Pey-Berland au XVe siècle, pour éviter que le balancement des cloches ébranle l’édifice. La cathédrale a subi bien des vicissitudes au cours du temps : invasions normandes, guerre de Cent Ans, effondrement des voûtes en 1427, incendie en 1787, magasin de fourrage après la Révolution et même ouragan en 1920 !
Le temps de la gloire
Heureusement la cathédrale Saint-André a aussi eu ses heures de gloire. Le magnifique portail royal construit en 1250 a servi lors des mariages royaux du futur Louis VII avec Aliénor d’Aquitaine en 1137 et de Louis XIII avec Anne d’Autriche en 1615. Le bienheureux Simon Stock, carme anglais et général de l’Ordre, meurt à Bordeaux le 16 mai 1265 au cours d’une visite en Aquitaine. Sa dévotion à la Vierge était notoire et il est vénéré à Bordeaux à partir de 1435. Ses reliques sont conservées dans la chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Ainsi, par Simon Stock, Bordeaux se trouve étroitement lié à l’histoire du Carmel et au développement du culte de la Vierge.
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En 1305, Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, annonce en chaire qu’il vient d’être élu pape et devient ainsi le premier pape français en Avignon sous le nom de Clément V. Par la suite, il élève la cathédrale de Bordeaux au rang de primatiale. Le cardinal de Sourdis (1574-1628) donne son cœur à la cathédrale, lequel est placé devant le chœur, sous une plaque noire, pour être piétiné dans un souci d’humilité. Quant au chanoine Marcadé (1866-1951), il achète des tableaux à des antiquaires parisiens pour illustrer ses leçons de catéchisme et les offre en 1947 à la cathédrale.
Une ville où il fait bon prier
La cathédrale est aujourd’hui inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les Bordelais sont très attachés à Notre-Dame-d’Aquitaine, dont la statue, placée en haut de la Tour Pey-Berland en 1863, regarde vers le Médoc, d’où l’archevêque Pey-Berland était originaire. La réouverture du portail royal en 2015, l’ouverture au public du Trésor fermé depuis 1969 et la bénédiction de la croix glorieuse dans le chœur, le 14 septembre 2019, font partie des événements qui soutiennent la vocation spirituelle de cette cathédrale au cœur d’une ville où il fait bon vivre et prier.