Alors que la Convention internationale des droits de l’enfant fête son 30e anniversaire ce mercredi 20 novembre, voici quelques conseils pour aider l’enfant à se protéger de situation potentiellement dangereuse.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
La journée des « droits de l’enfant », fêtée le 20 novembre, rappelle que tout enfant a le droit d’être protégé, notamment de « toute forme de violence sexuelle » (article 34). Si l’État a ce devoir, ce sont les parents qui sont les premiers responsables de sa sécurité. Aleteia vous livre douze conseils pour aider l’enfant à éviter ou affronter une situation dangereuse pour lui.
Lui parler de la beauté de son corps
Cela se fait sans tabou, sans pudeur, avec délicatesse et émerveillement. « Tu n’as pas un corps, tu es un corps », est-il important de lui rappeler tout en insistant sur cette unité entre l’esprit, l’âme et le corps, pour l’aider à se faire respecter, corps et âme.
« C’est ton corps, personne n’a le droit d’y toucher »
Cette recommandation est à répéter souvent quand l’enfant est petit, sachant que cela vaut aussi pour les bisous et les câlins. Si la politesse « oblige » un enfant à dire “bonjour”, celui-ci peut refuser d’être embrassé.
Lire aussi :
L’énergique réponse du Pape pour lutter contre les abus sexuels
Lui apprendre à écouter et nommer ses émotions
Plus un enfant est connecté à ce qu’il ressent, plus il saura s’écouter et savoir ce qui se passe « à l’intérieur » de lui, plus il saura détecter une personne toxique de son entourage par le « ressenti » négatif que celle-ci lui inspire. Pour s’en éloigner, lui dire “non” ou aller chercher de l’aide.
Afficher à la maison le slogan Anti-Abus
« Dire non. Partir en courant. En parler à quelqu’un ». Simple et efficace, cette phrase est à rappeler souvent à l’enfant, voire même à apprendre par cœur. Elle lui permettra, en cas de situation-limite, de la mettre en pratique sans avoir besoin de réfléchir.
Transmettre une « info-sécurité » claire
Où et vers qui se tourner en cas de problème ? Une discussion sur le sujet permet de trouver avec l’enfant la solution adaptée. Et pour les plus grands, prévoir un « plan de sécurité ». L’enjeu ? Qu’il ait des personnes ressources pour demander de l’aide facilement et rapidement.
Lire aussi :
Vous pensez avoir raté l’éducation de vos enfants ? Songez donc au bon larron
Souligner l’importance de l’attitude corporelle
Éviter une agression, c’est d’abord ne pas se faire choisir comme cible. Un enfant qui a une attitude fermée, timide, recroquevillée ou qui est dans la lune, dans ses pensées, déconnecté de son environnement est une cible potentielle. Travailler sa confiance en lui par le langage du corps lui permettra de véhiculer une attitude assurée.
Lui apprendre à poser ses limites
Un abus sexuel est un type de contact physique non désiré. Si un enfant arrive à mettre fin à un contact physique non sexuel non désiré dans les petites choses du quotidien — même s’il s’agit d’une personne proche ou « de confiance » — il pourra mettre fin à un contact physique sexuel.
Lire avec lui des ouvrages sur le sujet
Cela peut être Le petit livre pour apprendre à dire Stop aux abus sexuels (Bayard éditions), Lili a été suivie, Max se fait insulter à la récré (Calligram). Non pas pour faire de son enfant un tyran, mais pour qu’il sache se faire respecter et se défendre.
Pratiquer régulièrement des « Jeux de rôle »
S’exercer, par exemple, à dire un « Non » fort, clair, net tous les jours, calmement, fermement, volontairement et sans se justifier. Car la justification maintient un échange avec l’agresseur et lui donne des arguments possibles. Et rappeler que le « Non » n’entraîne pas une rupture relationnelle ou affective.
Instaurer un climat de confiance
L’enfant doit savoir qu’il peut parler, être écouté et surtout être cru. Même si ses dires s’avèrent faux, il est indispensable de créer ce climat. De son côté, l’adulte discernera, cherchera la vérité, fera son enquête.
Lire aussi :
“J’ai été violé par un prêtre pédophile. Je lui ai pardonné”
Rester prudent
Certains adultes peuvent nous inquiéter même s’ils sont de la famille, de l’Église, de l’école, du conservatoire… Être vigilant vis-à-vis des « adultes-relais » auxquels l’enfant est confié (baby-sitter, groupes divers…), faire confiance à son intuition et ne jamais baisser la garde ! Mieux vaut être trop prudent que pas assez.
Prier son ange gardien
Avoir le souci de la sécurité de l’enfant en permanence. Le confier à la protection divine et supplier son ange gardien de veiller sur lui : « Saint Ange de Dieu, éloignez de mon enfant tout danger du corps et de l’âme ».
13La carte NON
Sur cette carte figurent les numéros 17 Police et 119 Allô Enfance en Danger. A fabriquer soi-même, imprimer, plastifier et glisser dans la poche de l’enfant, après discussion. Cet outil est le fruit de l’expérience douloureuse de Daniel Pittet et des pédophiles qui lui ont confié qu’ils ne seraient pas passé à l’acte si l’enfant leur avait opposé un “Non” clair. Ce père de famille suisse rencontrera prochainement Jean-Michel Blanquer pour une diffusion de la carte à grande échelle dans les établissements scolaires français.
Article écrit avec le concours d’une mère d’enfant abusé, une maman victime d’un viol, du docteur Jaquet-Chiffelle auteur de Apprendre à vos enfants à se protéger et les associations Tatout et Teenstar
Lire aussi :
Abus sexuels : Jean-Marc Sauvé dresse un premier rapport d’étape