Un colloque visant à promouvoir la dignité de l’enfant sur Internet s’est déroulé ces 14 et 15 novembre au Vatican, réunissant responsables religieux et spécialistes du numérique. Le pape François a adressé un appel pressant afin que les grands groupes engagent des actions concrètes pour protéger les enfants de la pédophilie et de la pornographie.Près de 270.000 images d’abus sexuels sur mineurs seraient téléchargées chaque jour sur Internet, a rapporté une représentante de Microsoft présente au colloque. 80 % des victimes seraient des enfants de moins de 10 ans, et en majorité des filles. “Des crimes horribles” dont les images sont diffusées de manière “exponentielle”, selon le Pape, via des plateformes numériques. En outre, « les études montrent que l’âge moyen à laquelle les enfants commencent à être exposés à la pornographie sur Internet est de 11 ans », a signalé le jésuite Federico Lombardi, ancien porte-parole du Vatican.
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Dans ce contexte, le Saint-Père a exhorté les responsables de l’industrie numérique à une plus grande prise de conscience de la gravité de ces phénomènes. “J’adresse aujourd’hui le plus pressant appel afin que les entreprises assument leur responsabilité envers les mineurs, leur intégrité et leur futur”, a-t-il demandé. Protéger les mineurs à l’ère du numérique, c’est, pour le successeur de Pierre, une manière d’être des « témoins de l’amour de Dieu pour les plus petits et sans défense » : « Regardons-les dans les yeux : ce sont vos filles et vos fils, nous devons les aimer comme des chefs-d’œuvre et des enfants de Dieu », a-t-il conclu pour achever son allocution.
Développer des “algor-éthiques”
S’il existe déjà quelques initiatives législatives visant à protéger les mineurs, comme celle d’un âge requis pour accéder à certains sites, pour le Pape, elles ne sont pas suffisantes. Trop de “filtres” restent encore inefficaces. Le souverain pontife en appelle donc à une nouvelle éthique dans ce secteur, et a demandé expressément aux ingénieurs de développer des algorithmes éthiques, soit des “algor-éthiques”, afin que les « images illégales et nocives » qui circulent sur les réseaux soient éliminées.
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