L’iconographie retient souvent un épisode particulier de la vie d’un saint pour nous permettre de le reconnaître aisément. Les martyrs sont souvent représentés avec l’instrument par lequel leurs bourreaux leur ont donné la mort. Pour saint Martin, l’épisode dit de « la charité de saint Martin » a retenu l’attention des peintres et sculpteurs. L’histoire est connue : Martin, soldat de l’empire romain, ayant déjà donné tout l’argent dont il disposait à des pauvres, coupe en deux son manteau pour en donner une partie à un indigent qu’il croise, transi de froid.Ce moment marquant de la vie de saint Martin n’est que le début d’une longue vie à la suite du Christ, au cours de laquelle il créera le premier monastère de Gaule, à Ligugé, voyagera sans relâche, enseignant, convertissant. Contre son gré, il deviendra évêque de Tours.
Et pourtant, aucun autre événement que celui du manteau ne marquera les esprits autant que ce geste fort. A tel point qu’il nous est devenu évident, comme il l’était déjà pour ceux qui nous ont précédés, de reconnaitre au premier coup d’œil celui qui a contribué à évangéliser les campagnes gauloises au IVe siècle. D’autres événements de sa vie ont bien été peints ou sculptés, mais nul n’a eu le retentissement de celui-ci, permettant d’en faire une véritable catéchèse de la charité. Et pourtant, Martin n’était alors que catéchumène.
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Mais pourquoi donc n’a-t-il donné que la moitié de sa chlamyde, son manteau militaire ? L’acte n’aurait-il pas été plus charitable s’il l’avait offert entier, sans déchirure ? C’est que son paquetage militaire ne lui appartenait que pour partie, il a donc tout donné, tout ce qui était à lui.
Suivant les époques, l’habillement de Saint Martin, son équipement et son cheval évoluent, mais des permanences apparaissent. Il est parfois en plein mouvement, tranchant le vêtement de son épée. Il peut aussi apparaître rengainant son arme, une fois le pauvre protégé du froid. Il semble parfois plus soldat, parfois plus apôtre. Mais le saint est à toujours à cheval, portant cette épée qui lui a servi à découper l’étoffe. Et toujours le regard tourné vers celui qu’il a sauvé d’une mort certaine. Le geste est fort, mais Martin n’oublie pas l’homme qui est en face de lui.
Aujourd’hui encore, Martin est bien présent dans notre pays : 246 communes portent son nom et plus de 3700 églises sont placées sous son vocable : innombrables occasions de croiser une statue, un tableau ou un vitrail représentant ce soldat du Christ sur son cheval. Sans compter que son influence a aussi largement dépassé nos frontières.
Saint Martin, généreux soldat de Jésus-Christ,
Saint Martin, parfait modèle des guerriers,
Saint Martin, qui avez su mépriser les biens et les plaisirs du monde,
Saint Martin qui n’étant encore que catéchumène, vous êtes dépouillé d’une partie de vos vêtements, pour en couvrir un pauvre,
Saint Martin, qui avez été un modèle de sobriété et d’abstinence,
Saint Martin, qui ne parliez que de Jésus-Christ,
Saint Martin, ange de paix,
Saint Martin, priez pour nous.
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