Le synode sur l’Amazonie, convoqué par le pape François doit se conclure ce dimanche 27 octobre, au Vatican. Que va-t-il se passer après ? Aleteia vous propose de comprendre le fonctionnement d’un synode en six questions.
1Qu’est-ce qu’un synode ?
Le mot “synode” vient de deux mots grecs : “syn” qui signifie “ensemble”, et “hodos”, “chemin”. Il s’agit donc de “marcher ensemble”. Établie le 15 septembre 1965 par le pape Paul VI, cette institution permanente vise à répondre “au désir exprimé par les Pères du Concile Vatican II de maintenir vivant l’esprit de collégialité engendré par l’expérience conciliaire”. D’après le Saint-Siège, c’est “une assemblée de caractère religieux dans laquelle des évêques réunis autour du Saint-Père peuvent dialoguer entre eux et partager informations et expériences, dans la commune recherche de solutions pastorales universellement valables et applicables dans l’Église”. Depuis les années 1960, ils ont porté sur des questions très variées telles que le sacerdoce, la justice dans le monde, l’évangélisation, l’Afrique etc.
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2Qui peut participer à un synode ?
Chaque conférence épiscopale élit les évêques qui la représenteront pendant le synode. Le Pape nomme également des cardinaux, des religieux, des dirigeants d’associations, qui participeront aux échanges en qualité d’experts. Pour le synode sur l’Amazonie, 184 pères synodaux ont participé aux échanges. Ils étaient accompagnés de 13 membres de dicastères, douze experts choisis “en raison de leur grande compétence scientifique”, une cinquantaine d’auditeurs, ainsi que 17 représentants de peuples indigènes.
3Quels sont les grands textes produits par une Assemblée synodale ?
Selon la coutume, la première phase de la préparation du synode est l’élaboration des Lineamenta. Du latin “Grandes lignes”, il s’agit du document préparatoire envoyé par le Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode à toutes les Conférences épiscopales du monde. Les évêques sont invités à relayer ce document et le questionnaire l’accompagnant aux croyants de leurs diocèses. Chaque diocèse envoie ensuite le rapport de cette consultation au Vatican. Le secrétariat du synode synthétise toutes les réponses dans l’”Instrumentum laboris”, un “document de travail”. Après l’approbation du Pape, le document est envoyé à tous les évêques qui participeront au synode. Il servira de base à leurs discussions, en vue de la rédaction et de l’adoption d’un document final.
4Comment est rédigé le document final de l’Assemblée synodale ?
Les participants au synode sont répartis en petits groupes, en fonction de leur appartenance linguistique. Chaque groupe apporte des amendements à l’”Instrumentum laboris”. Ils élaborent ensuite un rapport à la majorité absolue, et le transmettent au Secrétariat général. Sur la base des travaux de l’assemblée, la “Commission pour l’élaboration du document final” établit et vote à la majorité absolue un projet de document final. Ce texte est présenté aux Pères synodaux, qui peuvent proposer des amendements. A l’issue de la discussion sur les amendements, le document final est voté à bulletin secret par les Pères synodaux.
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5Le Pape peut-il ne pas tenir compte du document final ?
Le Saint Siège précise qu'”en ce qui concerne le document final de l’Assemblée synodale, il n’existe pas de norme pré-établie”. Un synode se présente sous la forme d’une assemblée consultative, convoquée par le Pape. Il n’est donc pas obligé de publier le document final qui lui est présenté. Les Pères synodaux n’ont pas le pouvoir d’émettre des décrets et leurs propositions doivent être ratifiées par le Pape pour entrer en vigueur.
6Que se passe-t-il généralement à l’issue d’un synode ?
Les Papes successifs ont pris l’habitude de rédiger une “exhortation apostolique post-synodale”. Cette coutume date de Paul VI. En 1974, à l’issue du synode sur “l’évangélisation du monde contemporain”, il avait rédigé l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi. Lors des précédents synodes, le pape François n’a pas dérogé à la règle. Sa première exhortation Evangelii Gaudium, en 2013, reprend de nombreuses propositions du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation de 2012. En 2016, il publie Amoris Laetitia suite aux assemblées synodales de 2014 et 2015. Enfin, en 2019, François publiait Christus vivit, à l’issue du synode sur les jeunes.
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