Il est connu pour son caractère bien trempé. Père et docteur de l'Église, saint Jérôme est pourvu d'un tempérament explosif. Il passe d'ailleurs dans l'histoire de l'Église pour l'un des plus mauvais caractères de la communion des saints ! On peut dire, en d'autres mots, qu'il était habité par une intransigeance associée à une nature de feu qui ne supportait pas la demi-mesure.
Après avoir demandé le baptême à 19 ans, le jeune Romain fougueux n'a plus qu'une idée en tête : consacrer sa vie à Dieu. Tel un Gulliver des premiers siècles, il fait son balluchon et passe d'abord deux années dans le désert de Chalcis en Syrie. Là-bas, il expérimente la vie d'ermite. Mais Jérôme a besoin d'action : il reprend donc son bardas et part cette fois pour Antioche, où il apprend le grec et l'hébreu et reçoit le sacerdoce.
Être chrétien tel que l'on est
Après un passage à Constantinople, le brillant intellectuel revient à Rome où il devient le secrétaire du pape Damase. Il est particulièrement aimé des laïcs, et notamment d'un petit cercle de dames de la noblesse chrétienne dont il est le père spirituel. À la mort dudit pape, Jérôme doit quitter les lieux.
Il faut dire que son sang chaud lui a valu beaucoup d'ennemis. Il se retire alors à Bethléem où il trouve enfin sa vocation : étudier la Bible et la traduire en latin — c'est ce qu'on appelle la "Vulgate". Il fait de nombreux commentaires des Écritures et s'applique à les vivre quotidiennement. Saint Jérôme peut nous inspirer. Son émotivité exacerbée ne l'a pas empêché d'aimer Dieu de tout son cœur. Il témoigne que l'on peut être chrétien avec la nature qui est la sienne, en s'accueillant humblement tel que l'on est.