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Les chiffres à avoir en tête quand on parle de PMA

EMBRYON BIOETHIC

MARCEL MOCHET I AFP

Photo prise du Centre d'étude et de conservation du sperme humain (CECOS) de Rennes montrant la préparation des ovocytes sous hotte stérile, avant la micro-injection des spermatozoïdes dans les ovocytes.

Agnès Pinard Legry - publié le 23/09/19

L’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules demeure la mesure phare du projet de loi bioéthique qui sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 24 septembre. Mais quelle réalité recouvre la PMA aujourd’hui en France ?

Réservée jusqu’à présent aux couples stériles, l’assistance médicale à la procréation (AMP), également appelée procréation médicalement assistée (PMA), pourrait être prochainement élargie aux couples de femmes et aux femmes seules. Largement commentée dans les médias, la PMA est une réalité au visage complexe.

Près d'un enfant sur 30 est issu d'AMP

Sur les 798.948 nouveau-nés ayant vu le jour en France en 2015, l’Insee souligne que les enfants conçus après une AMP réalisée en 2015 sont au nombre de 24.839, soit 3,1% des enfants nés de la population générale cette année-là. Ce taux augmente légèrement chaque année depuis 2009 (2,6% en 2009, 2,7% en 2010, 2,9% en 2013, 3,1% en 2014). Un enfant sur 32 est donc issu d’AMP en 2015. Une tendance relativement similaire est observable en 2018 : « En France, en 2018, un enfant sur trente (3,4 %) devrait être conçu grâce à ces techniques, qu’il s’agisse d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une insémination artificielle », précise l’Institut national d’études démographiques dans son bulletin mensuel « Population et Sociétés ». « Cependant la FIV domine désormais le paysage de l’assistance médicale, représentant 70% des enfants conçus par AMP ».


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145.255 tentatives d’AMP en 2015

En 2015, 145.255 tentatives d’AMP ont été recensées. D’après nos calculs, le taux de réussite d’une AMP en 2015 était donc de 17,1%. Ces tentatives regroupent les inséminations, les fécondations in vitro et les transferts d’embryons congelés avec gamètes et embryons de différentes origines, rapporte quant à elle l’Agence de biomédecine. Pour 97% des AMP, les tentatives sont réalisées avec les gamètes des deux membres du couple. Dans 3% des cas, les tentatives utilisent des spermatozoïdes, des ovocytes ou des embryons issus de don.

Des chances de grossesse qui varient de 10 à 22%

La France compte près de 10% de couples infertiles, rapporte l’Inserm. “Le recul de l’âge des femmes désirant concevoir un premier enfant est une cause importante d’infertilité et de recours à l’AMP”, détaille l’institut. “L’âge moyen au moment de devenir mère est passé de 26,5 ans en 1977 à 30,4 ans en 2016 d’après la dernière Enquête nationale périnatale. Désormais, 21,3% des femmes ont plus de 35 ans quand elles accouchent et 4,1% plus de 40 ans. Or, après 35 ans, il existe un déclin de la qualité des ovocytes qui augmente significativement le risque d’infertilité”. Les chances de grossesse pour des couples ayant recours à l’AMP varient de 10 à 22% en fonction de la technique utilisée et du profil de la patiente.

Un coût estimé à 300 millions d’euros par an par l'Assurance maladie

Qu’en est-il du coût ? Selon les chiffres fournis en 2014 par l’Assurance maladie, une insémination artificielle coûte en moyenne 950 euros, et une tentative de fécondation in vitro 2.883 euros. L’Assurance maladie estime qu’en 2014, les actes d’insémination artificielle, de FIV, de transferts d’embryons congelés et d’injections intracytoplasmiques (qui consiste en l’injection d’un seul spermatozoïde dans l’ovocyte, ndlr), lui auraient en moyenne coûté près de 300 millions d’euros.




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L’offre de soins en AMP est assez bien répartie sur le territoire, note encore l’Agence de biomédecine. En 2015, 101 centres clinico-biologiques ont assuré les activités de fécondation in vitro et un centre réalise des prélèvements epididymo-testiculaires de spermatozoïdes sans réaliser de fécondation in vitro. Les régions les plus dotées sont l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, la Bretagne et PACA.

Plus de 221.538 embryons conservés en France

La pratique de la congélation embryonnaire et la part des embryons congelés dépendent à la fois du nombre d’ovocytes mis en fécondation et donc de l’âge des patientes, des taux de fécondation et de la qualité des embryons obtenus mais aussi de la stratégie de transfert, de culture prolongée et de congélation propres à chaque centre de la région. Au 31 décembre 2015, on dénombrait 221.538 embryons conservés pour 74.144 couples.

« Avec le consentement du couple, les embryons pourront être accueillis par un autre couple ou donnés pour la recherche. »

Chaque année, des relances sont faites par les centres pour interroger les couples sur leur souhait de poursuivre ou non la conservation. Les embryons peuvent être conservés pendant plusieurs années sans dommage, dans différentes situations. Celle d’un projet parental en cours pour 70,7% d’entre eux est la situation la plus fréquente.

34.000 embryons sans projet d'enfant

Dans 14,6% des cas (34.089 embryons), les couples n’ont plus de projet parental pour les embryons conservés. « Avec le consentement du couple, les embryons pourront être accueillis par un autre couple ou donnés pour la recherche », souligne encore l’Agence de biomédecine. Ceux-ci sont principalement conservés dans les centres d’AMP où ils ont été congelés tant que la mise en œuvre de l’accueil d’embryons ou de la recherche n’est pas effective (pour moitié dans chacune de ces alternatives sur les quatre dernières années). Pour 14,6% des embryons conservés (34.542 embryons), les couples ne répondent pas aux relances annuelles ou ne sont pas en accord quant à leur devenir. Dans ces situations, il est mis fin à la conservation si les embryons sont conservés depuis au moins cinq ans.


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Tags:
BioéthiqueGPAnaissance
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