En voulant faire croire qu’un enfant peut avoir deux mères, le gouvernement maquille la réalité. Cette absurdité logique se double d’une intimidation mentale : quand un régime totalitaire veut asseoir son emprise sur la société, il change les mots pour changer les esprits.Dans le cadre du projet de légalisation de la PMA pour couples de femmes afin que celles-ci puissent avoir des enfants et ainsi fonder une famille à égalité avec les autres familles existantes, une proposition vient d’être faite pour appeler mère-mère le couple de deux femmes faisant un enfant. Les opposants au mariage pour tous avaient prévenu les responsables politiques. Quand le mariage pour tous allait être voté, les couples gays mariés allaient vouloir des enfants. Pour faire des enfants, des difficultés sans nom allaient apparaître et semer une pagaille noire. Nous y sommes et soyons lucides, les problèmes ne font que commencer.
Les problèmes commencent
Un enfant se fait par un homme et une femme et s’élève par un père et une mère. Il ne s’agit pas là d’une invention culturelle mais d’une condition de possibilité de l’humanité. À ce titre, pour faire un enfant et bâtir une famille, il n’y a pas plusieurs possibilités. Il n’y en a qu’une : celle du couple homme-femme comme celle du couple père-mère.
“Ce n’est pas parce que deux femmes sont capables d’élever un enfant qu’elles sont capables de le faire.”
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Certes, toutes les cultures ne mettent pas l’accent sur le couple père-mère pour élever un enfant. Cela n’annule pas pour autant l’importance du père et de la mère. Certes, deux femmes peuvent élever un enfant avec succès. Cela n’annule pas le fait que pour faire un enfant il faut un homme et une femme ni qu’à un moment un enfant désire savoir qui est son père ainsi qu’avoir un père. Ce n’est pas parce que deux femmes sont capables d’élever un enfant qu’elles sont capables de le faire. Or, avec la proposition d’appeler le couple formé par deux femmes du nom de mère-mère, que constate-t-on ? On est en train d’inventer, de mentir et de manipuler les esprits.
Absurdité logique
Un couple mère-mère, cela ne veut rien dire. Une mère n’est pas une mère par rapport à une autre mère. Une mère est une mère par rapport à un père. Sans père, il n’y a plus de mère. Jusqu’à présent dans l’humanité, jamais on n’a vu de couple mère-mère. Pour une raison simple : jamais il n’y a eu comme but de construire une humanité ainsi qu’une société ou, de façon délibérée, le père est éliminé. Constatons-le : avec le projet de couple mère-mère c’est ce qui va être le cas. La réalité concrète à cet égard est incontournable.
Quand deux femmes vont vouloir faire un enfant, seule l’une des deux pourra être inséminée. Seule l’une des deux sera donc réellement mère. Ne parlons donc pas de deux pères, cela n’a pas de sens. Certes, la mère non inséminée pourra reconnaître l’enfant et ainsi se dire mère. Mais, un problème logique, juridique et culturel va se poser. Un enfant peut-il avoir deux mères ? Si on permet à une femme de reconnaître comme sien l’enfant de sa compagne, pourra-t-on interdire que demain un enfant décide d’avoir plusieurs pères ou mères ou que plusieurs hommes, plusieurs femmes décident d’avoir le même enfant ?
“On ment en faisant croire que ce qui est impossible l’est.”
Intimidation et maquillage
Absurde sur le plan de la simple logique, le projet de couple mère-mère est moralement inacceptable. Quand on a comme volonté d’instituer le couple mère-mère, on a comme volonté d’établir une égalité entre tous les couples et notamment entre le couple père-mère et le couple mère-mère, au nom de la non-discrimination entre couples hétérosexuels et couples homosexuels. Chose impossible. Le couple hétérosexuel pouvant faire un enfant et le couple homosexuel ne pouvant pas en faire un, ces couples ne sont pas égaux et ne le seront jamais. Au nom de la non-discrimination établissons une égalité entre eux : on ment en faisant croire que ce qui est impossible l’est. On devrait pouvoir le dire. On ne le peut. Au XVIIIe siècle, pour éliminer la religion, les Lumières ont inventé la tolérance en faisant passer la foi pour du fanatisme. Aujourd’hui, pour éliminer toute critique les partisans de la PMA font passer ses opposants pour des réacs homophobes.
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Quand quelque chose gêne et qu’on ne veut pas le reconnaître, que fait-on ? On maquille. Le politiquement correct est particulièrement habile en cette matière. Ainsi, apparaître comme tolérant étant indispensable pour se faire bien voir sur la scène de la communication, afin de ne pas paraître intolérant on ne va pas appeler un chat un chat mais un félidé domestique d’accompagnement. Avec le projet de couple mère-mère on a affaire à une procédure du même type.
Un manipulation mentale
Pour ne pas apparaître intolérant ni discriminant à l’égard des nouvelles parentalités on a essayé la formule parent 1-parent 2. Comme le parent 2 a fait tiquer, on essaie actuellement la formule, mère-mère. Cette formule qui est absurde et inacceptable est l’essence même du totalitarisme.
“Quand un régime totalitaire veut asseoir son emprise sur la société que fait-il ? Il change les mots en se disant qu’il va ainsi changer les esprits. “
Quand un régime totalitaire veut asseoir son emprise sur la société que fait-il ? Il change les mots en se disant qu’il va ainsi changer les esprits. Les promoteurs de la PMA comme du mariage pour tous sont aujourd’hui bien embarrassés. Ils pensaient qu’il serait facile de changer les mentalités en avançant une grande réforme progressiste. Ils sont bien obligés de constater que la chose est bien plus compliquée que prévu. Taxer le couple homme-femme de ringard et le couple père-mère de réac, est facile. Le supprimer est une autre histoire. Pour faire un enfant, comment se passer du couple homme-femme ? Pour surmonter ces obstacles, il y a deux façons d’y parvenir. La première, dans la grande tradition totalitaire, réside dans la propagande. Nous sommes en plein dedans. Écoutons les médias : matin, midi et soir, il est question de l’homophobie. Résultat : par peur d’être taxé d’homophobe on est prêt à tout accepter, le mariage pour tous, le couple mère-mère et la GPA. Outre la propagande, deuxième façon de faire admettre les nouvelles parentalités : la manipulation mentale par les mots. Mère-mère c’est bien. Cela ressemble à père-mère. C’est égalitaire. Cela fait aussi un peu « tradi » en respectant la mère. Que des avantages.
De la comédie à la tragédie
Élisabeth Badinter a écrit tout un ouvrage afin de dénoncer le mythe de la bonne mère. Il s’agissait alors pour le féminisme de libérer la femme de l’idée qu’une femme est femme quand elle est mère. Aujourd’hui, plus question de rejeter la notion de père. Au contraire ! Faire de la mère un droit est tendance. Hier le mariage était honni comme étant une institution bourgeoise. Aujourd’hui, il est revendiqué haut et fort comme moyen de libération. Celui qui a dit que la condition humaine est une comédie humaine a compris quelque chose à la condition humaine. Celui qui a dit que cette comédie cache toujours une tragédie à venir également.
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