Parmi le panel de somptueuses églises baroques à découvrir à Bologne (Italie), une retient particulièrement l’attention : Santa Maria della Vita. Elle abrite au coeur d’une de ses chapelles l’une des sculptures les plus incroyables du XVe siècle, d’une expressivité rarement égalée.
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C’est dans la petite chapelle à droite, en entrant dans l’église de Santa Maria della Vita, à Bologne, que se cache l’une des sculptures de la renaissance italienne les plus surprenantes de la ville : la Lamentation sur le Christ mort de Niccolò dell’Arca, un artiste italien peu connu probablement originaire des la région des Pouilles.
Cette Lamentation est constituée de sept figures grandeur nature réalisées en terre cuite. Au centre, le Christ mort, coiffé de la couronne d’épines, est entouré de six figures essentielles du récit biblique : Joseph d’Arimathie, saint Jean, la Vierge Marie, Marie Salomé, Marie de Cléophas et Marie-Madeleine. Chacun exprime sur son visage, avec une intensité incroyable, sa tristesse devant le Christ mort.
Si les hommes ont une expression plus retenue, comme Joseph d’Arimathie — qui tient les instruments ayant permis de descendre le Christ de la croix — les femmes sont quant à elles pétrifiées de douleur. Elles hurlent et pleurent face à la vision du corps mutilé et sans vie du Christ. Une attitude qui n’est pas sans rappeler les fameuses “pleureuses” qui, pendant les veillées funèbres et les enterrements, gémissaient de douleur pour signifier leur peine. Une tradition très ancienne qui remonte à l’époque égyptienne et qui a perduré tout au long de l’Antiquité, se diffusant dans les régions méditerranéennes en France, en Espagne ou encore en Italie.
Les figures les plus impressionnantes sont sans conteste celles de Marie-Madeleine et Marie de Cléophas — l’une des saintes femmes venues embaumer le corps du Christ avec Salomé. Leurs bouches entrouvertes, la position de leurs corps et la torsion de leurs mains laissent deviner le cri effroyable qui émane de leurs corps. À côté, saint Jean, proche de la Vierge aux mains crispées, contient sa douleur difficilement, le visage dissimulé derrière sa main. Une douleur visible mais contenue.
L’épisode de la lamentation sur le Christ mort, qui n’apparaît pas dans le récit biblique et qui se situe juste après la descente de croix, invitait les fidèles à méditer sur la mort du Christ et à partager la douleur de Marie et des apôtres. Cette scène diffère quelque peu de la Pieta, scène plus intime entre une mère et son fils, qui montre la Vierge Marie éplorée, le Christ étendu sur ses genoux.
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