Le sanctuaire de Jésus Nazareno de Atotonilco, situé à une quinzaine de kilomètres de San Miguel de Allende à Guanajuato (Mexique), est l’un des sanctuaires baroques les plus célèbres du pays. Réalisé par l’artiste Antonio Martínez de Pocasangre, il est communément appelé la “Sixtine des Amériques”.Situé dans un petit village rural de 600 habitants au milieu d’un paysage désertique fait de fontaines et de sources d’eau chaude, le sanctuaire de Jésus Nazareno de Atotonilco, au Mexique, attire chaque année de nombreux pèlerins venus admirer l’un des décors baroques les plus incroyables du pays. Ce chef-d’œuvre, on le doit à Antonio Martínez de Pocasangre qui a consacré 30 ans de sa vie à la réalisation de cette incroyable entreprise.
Construit en 1740 par le vénérable Luis Felipe Neri de Alfaro qui désirait offrir une présence chrétienne sur ce territoire rongé par la criminalité, le sanctuaire de Jésus Nazareno de Atotonilco se voulait une allusion à la Ville sainte. Le père Alfaro, inspiré des préceptes du Concile de Trente, voulait également implanter une société chrétienne dans la “nouvelle ville de Dieu” évoquée par saint Jean dans l’Apocalypse. Et la ville de San Miguel de Allende semblait être le lieu propice à cette ambition.
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Ce complexe-sanctuaire, très vaste, constitué de plusieurs chapelles remarquables dédiées à Jésus de Nazareth, Bethléem ou encore au Saint-Sépulcre… possède également un lieu spécifique destiné à la réalisation des exercices de saint Ignace de Loyola, qui y sont toujours réalisés.
Alors que la façade de la grande église d’Atotonilco est plutôt sobre, ses murs faisant davantage penser à une forteresse qu’à une église, l’intérieur est, au contraire, en total opposition. Ceux-ci sont entièrement recouverts de peintures, sculptures et inscriptions où se mélangent avec une belle harmonie plusieurs styles issus de la culture mexicaine et indigène. Le plafond, quant à lui, évoque les grands épisodes évangéliques mais aussi des scènes de l’Apocalypse.
À leurs cotés, une série de représentations des saints fondateurs des grandes ordres catholiques, comme saint Augustin ou saint Dominique, vient compléter l’iconographie. Une épitaphe peinte du père Neri Alfaro se situe à proximité de l’autel principal où son corps repose dans une tombe dans le mur. À l’intérieur est également conservée une statue du Christ couverte de sang suite aux coups de fouet reçus lors de la flagellation. Chaque année, durant la fête de Pâques, celle-ci est transportée depuis l’église jusqu’à la ville de San Miguel de Allende. Ce sanctuaire qui compte parmi les sites catholiques les plus vénérés du Mexique, attire, chaque année, des milliers de pèlerins.