Alors que Dacca, la capitale du Bangladesh, se rappelle douloureusement des massacres islamiques perpétrés il y a trois ans, le père Francesco Rapacioli, des Missions étrangères italiennes (PIME) estime que la sensibilisation des jeunes à la fraternité demeure un véritable défi.
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Le 1er juillet 2016, à Dacca, 20 civils sont massacrés dans un restaurant par cinq bombardiers islamistes sous prétexte qu’ils ne connaissent pas le Coran par cœur. Trois ans plus tard, la cellule terroriste est éliminée se réjouit le gouvernement. Mais cette information n’empêche pas le père Rapacioli de faire de la sensibilisation au dialogue entre les religions sa priorité, tout particulièrement dans les écoles.
L’éducation comme priorité
« Si nous voulons éviter de créer les conditions de la radicalisation, nous devons contrôler systématiquement l’enseignement dans les écoles islamiques et former les jeunes à la compassion, y compris dans les écoles laïques et catholiques libérales », explique à l’agence Asia News le missionnaire italien. Il note que mêmes les esprits éduqués, habitués à réfléchir, à former un raisonnement, peuvent être intercepté par les extrémistes souvent via internet, subir un lavage de cerveau et être très vite embrigadés.
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C’est pourquoi depuis 2005, le prêtre est fortement impliqué dans Shalom, dont il est le cofondateur. Pleinement intégrée à l’Église au Bangladesh, cette association encourage le dialogue et la coexistence entre les religions. Pour lui, il s’agit de créer « des occasions de connaissance mutuelle, de dialogue et de réflexion ». Si la communauté est au cœur de l’action de Shalom, l’organisme s’implique plus largement dans le cadre humanitaire : éducation, santé et autres œuvres de charité.
Pour le père Rapacioli, encourager le dialogue est l’apostolat qui fait de lui, de manière la plus éloquente, un missionnaire. Après l’image du missionnaire au service des pauvres, celle de l’évangélisateur, il y a celle, plus originale, « d’un missionnaire engagé dans le dialogue avec les autres communautés chrétiennes et religieuses », explique-t-il sur un blog en italien.
La dialogue, au cœur de l’évangélisation
Il ne manque pas de conseils en terme de dialogue. Si les religions sont toutes différentes, apprendre à les connaître est une richesse. « Les différences doivent être vues comme une ressource et une possibilité de croissance », insiste-t-il. Toutefois, le dialogue implique de laisser la place à l’autre, ce qui renouvelle la vision de la foi, explique ce dernier.
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La dialogue s’ouvre par un exemple de vie, estime le missionnaire, l’exemple d’une foi donnée qui va toucher l’autre jusqu’à changer sa vie. « C’est peut-être précisément le but : concevoir la foi non pas simplement comme une appartenance, mais comme un chemin qui ne s’est jamais achevé. Si la foi devient un chemin de conversion personnelle, alors le chemin de celui qui appartient à une autre communauté ne m’est pas étranger. Ainsi, ceux qui vivent leur foi se rencontrent et peuvent se construire et se purifier mutuellement. »
Nul doute que le prochain rendez-vous organisé par le prêtre des PIME, le 21 septembre prochain dans une université, rassemblant 60 jeunes chrétiens et autant de musulmans ainsi que 22 théologiens, sera l’occasion pour le prêtre d’appliquer cette vision de sa mission d’évangélisation. Le thème de la rencontre : le document sur la fraternité humaine signé par le pape François lors de son voyage apostolique à Abou Dhabi et le grand Immam d’Al-Azhar, le promet.
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