Le pape François a béatifié dimanche sept évêques roumains emprisonnés et torturés par le régime communiste, lors d’une messe géante à Blaj. A l’image des martyrs, les chrétiens sont appelés à la liberté et à la miséricorde face aux persécutions et aux idéologies, a-t-il affirmé au cours de la célébration.Après les autorités et les orthodoxes le premier jour et les catholiques latins hongrois le second jour, le successeur de Pierre a dédié sa troisième journée en Roumanie aux gréco-catholiques roumaines. Pour cela, il s’est rendu à Blaj, cœur historique de cette communauté unie à Rome depuis 1698. Pendant l’ère communiste, les gréco-catholiques ont particulièrement souffert puisque leur Eglise a été interdite et dissoute au sein de l’Eglise orthodoxe roumaine. Ce n’est qu’en 1989 avec la chute de Ceausescu qu’elle a pu renaître.
Persécutés et emprisonnés, a salué le chef de l’Eglise catholique dans une homélie applaudie par les quelques 60.000 personnes présentes, les sept évêques béatifiés pendant la célébration ont offert un “précieux héritage”, un “message prophétique” : celui de la liberté et de la miséricorde. A la suite des sept évêques martyrs, les chrétiens doivent faire prévaloir la fraternité sur la division. Notamment par la “fraternité du sang” qui a montré que c’est au cœur des persécutions que les chrétiens sont le plus uni. Et envers les “bourreaux”, a demandé le pontife, les chrétiens doivent puiser dans leur foi pour “vaincre la rancœur par la charité et le pardon”.
Les nouvelles idéologies athées
Pour le successeur de Pierre, cela est d’autant plus nécessaire qu’existent désormais de nouvelles idéologies visant à “déraciner” les peuples. Ces “colonisations idéologiques”, a-t-il poursuivi, nuisent par les “propositions aliénantes”. Elles ne cherchent que les intérêts personnels immédiats et chosifient les personnes et sont ainsi tout autant athées que les totalitarismes du XXe siècle. Et le pape d’insister : ces voix veulent “éliminer et enterrer” l’héritage des peuples en semant la peur et la division.
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Dans son homélie, le Souverain pontife a eu des mots d’une rare force pour dénoncer – sans jamais utiliser le mot ‘communisme’ – la “féroce oppression” du système ”idéologique totalitaire et coercitif” en vigueur en Roumanie dans la seconde moitié du XXe siècle. Les gréco-catholiques, dont les sept évêques béatifiés au cours de la célébration, ont été particulièrement persécutés par ce régime “dictatorial et athée” et ses discours et actions voulant ”l’expulsion et l’anéantissement” des voix discordantes.