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À Bondy, un élan missionnaire insoupçonné

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Agnès Pinard Legry - publié le 31/05/19
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40 baptêmes et près de 50 premières communions seront célébrés à la paroisse du Christ Ressuscité ce dimanche 2 juin à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Des chiffres qui témoignent du rayonnement de l’Église dans ces fameux ‘quartiers sensibles’. « Mon ministère est d’être tout le temps dehors », raconte à Aleteia le père Patrice Gaudin, curé de la paroisse. « Et ça tombe bien : la force des cités c’est que les gens passent du temps à discuter entre eux, la rencontre est très facile ».Ils sont congolais, mauriciens, sénégalais, sri-lankais ou encore capverdiens. Ce dimanche 2 juin ils vont recevoir le baptême dans l’église du Christ Ressuscité de Bondy (Seine-Saint-Denis). Au total, 40 baptêmes et 47 premières communions vont être célébrés par le curé de la paroisse, le père Patrice Gaudin. Ces chiffres, qui pourraient faire rougir d’envie de nombreuses églises, témoignent de rôle que l’Église a à jouer dans les banlieues, « un petit monde assoiffé de religion », insiste le père Patrice.

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Paroisse du Christ Ressuscité
Le père Patrice Gaudin lors de la procession des Rameaux 2019.

Arrivé à Bondy en 2015, le prêtre termine cette année sa deuxième année en tant que curé de la paroisse (qui compte près d’un millier de paroissiens). « Ici, mon ministère est d’être dehors, je ne suis quasiment jamais à l’intérieur de mon bureau », explique-t-il à Aleteia. « Et tant mieux : la force des cités, c’est que les gens passent du temps à discuter entre eux, la rencontre est très facile ». Se définissant lui-même comme « brut de décoffrage », le père Patrice Gaudin interpelle, questionne et rassure tour à tour. « Le samedi matin je suis en aube et étole sur le parvis de l’église et ça tombe bien, c’est sur le chemin pour aller au marché », raconte-t-il. « Quand je vois des mamans avec des poussettes je leur demande si leur enfant est baptisé et je n’hésite pas à prendre leurs coordonnées pour qu’elles soient au courant des préparations au baptême etc ».

« Depuis mon arrivée je prêche sur la grâce du baptême », affirme-t-il. « L’idée est de simplifier et de rendre accessible ce sacrement. La vie de chacun est suffisamment compliquée, il ne faut pas leur ajouter des contraintes supplémentaires mais au contraire leur rappeler qu’avec ce sacrement, le Seigneur va les porter, Il va être avec eux, au quotidien ». Derrière les mots, le père Patrice Gaudin a aussi entrepris des actions concrètes : recrutement et formation d’une solide équipe de préparation au baptême et simplification de l’accès au baptême. « Quand je suis arrivé je ne comprenais pas pourquoi certaines familles n’arrivaient pas jusqu’au baptême. Et puis j’ai réalisé que certaines ne lisaient pas le français ou alors très difficilement. Nous avons donc simplifié le formulaire de demande de baptême et l’avons également fait traduire en tamoul et en portugais », explique-t-il. Au total, la paroisse compte une trentaine de nationalités différentes.

« Nous avons également mis en place “la table du curé”. Cela me permet de manger de temps en temps avec les paroissiens et de découvrir des difficultés que je ne percevais pas jusque-là ». C’est ainsi qu’il a compris, par exemple, pourquoi il ne voyait plus les enfants d’une famille à la messe. « Chaque jour ils font Bondy-Melun en transports et se lèvent donc à 6h du matin pour ne rentrer qu’à 21h le soir chez eux. Il y a une exigence chrétienne mais c’est aussi à nous de comprendre ces difficultés, ces freins et de nous adapter en multipliant les horaires de messe, en proposant de nouveaux formats etc ».

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Paroisse du Christ Ressuscité.
Professions de foi à la paroisse du Christ Ressuscité de Bondy (93).

« Nous sommes également en train d’installer un patronage pour que les enfants soient le moins souvent livrés à eux-mêmes », indique encore le père Patrice Gaudin. « Quand je vois autant de jeunes d’origine chrétienne qui ont tourné le dos au Christ et qui trafiquent je me dis qu’on a loupé un train. C’est pour cela que nous mettons l’accent sur l’éducation et l’occupation des jeunes en proposant des sorties à Paris, au musée du Louvre, à la mer… ».



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Si les difficultés existent, elles n’entament pas l’incroyable dynamisme de la paroisse du Christ Ressuscité. Quel visage de l’Église renvoie la paroisse ? « Celle de joie ! Malgré les contraintes et les épreuves qu’affrontent les familles ici, elles se sont décidées à être joyeuses, dans la louange ».

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